Où s'arrêtera la soif d'argent de BrightSource ?

Construire d'immenses centrales solaires thermiques dans le désert coûte visiblement des flots d'argent. D'où les 90 millions de dollars supplémentaires encaissés par la jeune société BrightSource, soutenue notamment par Alstom, qui compte installer des océans de miroirs dans les déserts de l'ouest américain.
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Même si pour certains analystes, le solaire thermique n'est plus très compétitif face au photovoltaïque, BrightSource a l'atout clé d'être solidement épaulée par Washington. Elle a obtenu en 2010 une garantie de prêt du Département de l?Energie à hauteur de 1,37 milliard de dollars pour démarrer son projet-phare d?Ivanpah : 392 MW dans le désert du Mojave, de quoi alimenter 140.000 foyers. Un projet où a aussi investi le spécialiste américain de la construction de centrales nucléaires, le vénérable groupe Bechtel. Cette garantie de prêt du gouvernement se traduira de facto par un crédit de la Federal Financing Bank du Trésor américain, qui peut couvrir jusqu?à 80% du coût d?un projet.

Feu vert des autorités californiennes
Le projet Ivanpah, ainsi que d?autres projets similaires, a reçu le feu vert des autorités californiennes fin 2010 et BrightSource espère avoir terminé le site en 2013. Actuellement en construction, il prévoit l'installation de dizaines de milliers de miroirs qui renverront la chaleur solaire sur des tours-réservoirs géantes remplies de liquide, qui, chauffé, produit de la vapeur qui fait tourner des turbines.
BrightSource a en outre été dopée par le récent investissement de 300 millions $ sur 3 ans promis par la compagnie d?énérgie NRG Energy dans Ivanpah.

420 millions de dollars levés au total
L?été dernier, BrightSource avait annoncé avoir réuni 176 millions de dollars, sur un tour de table prévu de 215 millions, bouclant l?une des plus grosses levées de fonds de l?année dans les cleantech aux Etats-Unis. Elle l?a désormais plus que complété avec ce nouveau « round » de 89,5 millions, qui est prévu en tout à 100 millions.
Le groupe avait aussi annoncé en mai dernier avoir levé 150 millions de dollars dans un tour de table où s?est invité le groupe français Alstom, devenu un actionnaire de référence, aux côtés des fonds Draper Fisher Jurveston et de VantagePoint, ainsi que la banque Morgan Stanley.
Un porte-parole de la société a précisé que depuis sa création BrightSource avait levé 420 millions de dollars ! Certains analystes parient même sur une entrée en Bourse de BrightSource cette année ou la suivante.
Autre garantie de solidité, les compagnies californiennes d?électricité Pacific Gas & Electric (PG&E) et Southern California Edison ont toutes deux signé des accords sur 25 ans pour acheter l?électricité que produira le futur site. BrightSource a aussi conclu un accord avec le pétrolier Chevron pour construire une centrale de 29 MW sur l?un de ses champs pétrolifères en Californie.

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