Amoéba attire des investisseurs pour contrer les légionelles

Moins d'un an après sa création, mais après plusieurs années de R&D, Amoéba accélère sur sa solution biologique de traitement des eaux contre les légionelles. Son approche naturelle vise à remplacer les solutions chimiques qui occupent aujourd'hui 99,9% du marché. En collectant 900.000 euros autour d'un premier tour de table, Amoéba finance plusieurs mois d'activité avant une commercialisation envisagée vers mi-2012. La société va également pouvoir investir 300.000 euros dans une unité de bioproduction visant à industrialiser la fabrication de son biocide biologique.
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Quatre investisseurs viennent de parier sur la solution d'Amoéba : le fonds régional Rhône-Alpes Création, la société de capital risque privée Eurekap, le fonds d'investissement Siparex, via le FCPI Champlain Innovation, et une personne privée pour 120.000 euros (un ancien dirigeant de l'entreprise de peinture Zolpan). Amoéba a été créée en juillet 2010, mais ses premiers développements remontent au début des années 2000. Un brevet a également été déposé en 2006. Basée à Lyon, la société a aussi récupéré des aides publiques.
Amoéba développe des produits biologiques et des services pour le traitement des légionelles et des amibes dans les eaux. Les légionelles sont les bactéries responsables de la légionellose. Ces bactéries pathogènes se développent particulièrement dans les circuits d'eau chaude en présence de protozoaires (des petits organismes pouvant s'associer en colonie), notamment les amibes libres.
L'agent biologique développé par Amoéba "mange" les légionelles (bactérie Legionella pneumophila) et détruit les vecteurs amibiens qui les protègent des biocides chimiques. En agissant sur ces deux niveaux, le biocide biologique de la société s'attaque directement aux légionelles et prévient le risque de légionelle de manière indirecte. Cette solution repose sur deux souches d'amibes libres ayant la propriété, à l'inverse de tous les autres amibes connues, de phagocyter et détruire la fameuse bactérie Legionella pneumophila.

Plusieurs expérimentations industrielles auprès de grands comptes
Ce traitement est respectueux de l'environnement selon la société. Son rejet dans la nature ne provoque pas de pollution, ni de destruction du biotope comme peuvent le faire les produits chimiques et leurs sous-produits. "Il n'existe aucun autre produit biologique sur la marché, note Fabrice Plasson, PDG et co-fondateur d'Amoéba. Aujourd'hui, 50.000 tonnes de chlore et 18.000 tonnes de biocides par an sont utilisés pour contrer le risque de légionelles." 99,9% des solutions utilisées aujourd'hui sont chimiques, selon lui.
Le marché d'Amoéba est formé par les détenteurs de tours aéroréfrigérées, les sociétés de conseils aux industriels, les spécialistes du traitement de l''eau ou encore les fabricants de tours réfrigérantes. La start-up a déjà organisé une première vague d'expérimentations auprès de grands industriels comme Total, EDF, Daikin ou encore Sodiaal pour valider sa solution en contexte industriel. Elle va désormais engager des tests sur une quinzaine de sites chez des grands comptes pendant un an. Initialement, Amoéba prévoyait 5 ou 6 sites pilotes, mais la demande des industriels a été plus importante que prévue. Elle va également faire certifier sa solution auprès d'organismes européens pour pouvoir entrevoir une commercialisation mi-2012.
Amoéba espère un chiffre d'affaires de 250.000 euros cette année, puis 1 million l'année prochaine. "La croissance de la société devrait devenir très forte une fois notre solution commercialisée", espère Fabrice Plasson, qui vise 9 millions d'euros en 2013.

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