Le solaire français en ordre de bataille pour l'export

Alors que la filière française reprend quelques couleurs suite aux annonces de la ministre de l'Energie lundi 7 janvier, elle s'organise aussi pour tenter de se positionner sur un marché marché mondial aux perspectives radieuses. Trois ministres sont attendus ce 9 janvier pour porter l'initiative Export France Solar Industry sur les fonts baptismaux.
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La France ne se contente pas de mettre en oeuvre des mesures de patriotisme écologique pour protéger son marché intérieur des attaques de fabricants asiatiques de panneaux solaires. Les ministres de l'Energie Delphine Batho, du Commerce extérieur, Nicole Bricq, et du Développement, Pascal Canfin, sont attendus ce mercredi pour lancer l'intiative Export France Solar Industry. Sous l'égide du Syndicat des Energies renouvelables (SER), il s'agit de mettre en ordre de bataille pour l'eport une filière française qui en a bien besoin.

La France mal représentée à l'étranger

"La France peine aujourd'hui à se positionner sur les marchés étrangers dans le secteur des énergies renouvelables", pointe le communiqué de presse du SER, qui identifie plusieurs causes à cette situation : un marché national insuffisamment structuré et lisible, un accompagnement des entreprises à l'international mal connu de ces dernières et un manque de coordination entre les entreprises, les politiques et les administrations. Si des groupes comme Areva (notamment dans l'éolien offshore) ou comme EDF EN (dans la construction, l'exploitation et la maintenance de parcs éoliens ou solaires) ont commencé à prendre pied à l'international, les PME sont  plus mal armées.

Des initiatives régionales dans l'éolien

Certes, les récents appels d'offres français pour l'éolien en mer prennent en compte le recours à des sous-traitants et fournisseurs locaux dans l'attribution des notes, et les chefs de file de consortiums les intègrent de plus en plus souvent pour répondre à des appels d'offres étrangers. A l'échelle locale, les entreprises s'organisent comme par exemple dans la région Pays-de-la-Loire au sein du groupement Neopolia. Cette structure rassemble 160 entreprises et 13.000 salariés autour de l'industrie navale, du secteur pétrolier et gazier, de l'aéronautique, du ferroviaire, et, depuis peu, des EMR, qui regroupent 75 entreprises. "Notre mission, c'est d'aller chercher du chiffre d'affaires complémentaire pour nos entreprises", expliquait en décembre dernier à La Tribune son président, Jean-Claude Pelleteur.

Même l'Allemagne souffre de la concurrence asiatique

Mais rien de tel dans le solaire, où le marché domestique a été très chahuté ces dernières années, et où les projets n'atteignent pas, loin s'en faut, la taille des parcs éoliens en mer. Même en Allemagne, qui a l'inverse de la France a eu le temps d'asseoir un marché de l'énergie solaire stable lui permettant de développer une filière solaire solide avant le déferlement des asiatiques, les fabricants d'équipement solaire ont connu une véritable hécatombe ces derniers mois. Mais notre voisin conserve une part de marché significative dans les machines-outils destinées à fabriquer ces équipements ou encore dans les onduleurs.

L'innovation, premier argument français à l'export

Au vu des participants à la conférence de lancement de France Solar Industry, Paris mise sur les PME innovantes aussi bien que sur les branches solaires de grands groupes. Aux côtés d'Alstom ou Areva, on trouve en effet Solar Euromed (solaire thermique à concentration), Exosun (centrales au sol utilisant des trackers) ou Semco (porteur d'un projet de démonstrateur industriel de fabrication de cellules photovoltaïques à haute performance). Mais aussi le spécialiste historique du semi-conducteur et désormais aussi du photovoltaïque à concentration Soitec, déjà très présent à l'étranger et qui vient d'inaugurer une usine de fabrication de modules à San Diego en Californie. Sans compter l'INES-CEA, en pointe dans la recherche sur le solaire de prochaine génération, segment sur lequel la France espère avoir encore une carte à jouer, à l'inverse du marché de masse archi dominé par les asiatiques.

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Commentaires 10
à écrit le 11/01/2013 à 15:57
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1 an Après avoir lessivé le marché et fait faire faillite a un grand nombre de boites dans le solaire, l'état se réveille? Comment investir si ça change tout les ans? C'est pas cohérent. Ceux qui on investi dans le secteur en France s'en mordent enco...

à écrit le 11/01/2013 à 10:42
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Pour améliorer la balance de notre commerce extérieur, il est préférable de développer en priorité le marché intérieur du photovoltaïque que de se lancer dans des activités export très concurrencées. Justification : Dans la perspective d'un développ...

à écrit le 10/01/2013 à 2:09
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D'ailleurs la Chine a annoncé aujourd'hui même qu'elle visait 10GW d'installations solaires nouvelles en 2013 (49GW de renouvelables au total), afin de soutenir sa filière victime de ses propres surcapacités... Alors faudra nous lever tôt pour espére...

à écrit le 10/01/2013 à 2:04
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Etant moi même dans l'industrie solaire, j'avais participé à la conférence du SER peu avant la présidentielle. Ayant vu défiler candidats ou leurs représentants promettre monts et merveilles quant à l'industrie solaire française (notamment), j'avais ...

le 10/01/2013 à 19:43
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bonjour pouvez-vous me conseiller sur l'énergie solaire pour mon duplex. j'habite en côte d'ivoire et à abidjan c'est dommage de ne pas profiter d'autant de soleils.

le 11/01/2013 à 0:20
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Bonsoir, L'énergie solaire n'est actuellement compétitive que dans certaines régions (Sud de l'Allemagne, Italie, Espagne), sur le segment résidentiel. Partout ailleurs, le PV n'est économiquement viable qu'avec des subventions sous différentes form...

à écrit le 09/01/2013 à 17:01
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Mais les taxes et les réglementations étouffent les entreprises françaises...

à écrit le 09/01/2013 à 16:48
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Super ... On y croit ... On va concurencer les chinois, et coté innovation la plupart des sociétés citées (Areva, Alstom , Soitec) sont en difficulté. On ferait mieux de miser sur le biogaz pour rattraper notre retard sur les allemands.

le 09/01/2013 à 21:56
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Même pas "paulo" ! Bientôt 5000 unités de co-génération en Allemagne (permettant également aux éleveurs Allemands de mieux résister à la crise alors que nos éleveurs Français boivent le bouillon !). En France ce ne sont que quelques ... dizaines d'in...

le 09/01/2013 à 23:09
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Merci Bioman ... Normalement il y en a 6200 (si je me réfère à la liste que j'ai), et en France c'est +/- 200 ... Pourtant le biogaz ce n'est pas très compliqué en terme de technologie ...

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