Bush nomme Ben Bernanke à la tête de la Fed

George W. Bush a levé le suspense, hier, en annonçant qu'il nommait Ben Bernanke, 51 ans, comme successeur d'Alan Greenspan à la tête de la Réserve fédérale. "Ben Bernanke est un homme d'une rigueur intellectuelle impeccable et qui jouit du respect de la communauté financière", a précisé le président Bush. "Il remplace une légende", a-t-il poursuivi, en saluant les dix-huit ans de services d'Alan Greenspan.À 79 ans, après avoir réussi à sortir l'économie américaine de bien des mauvais pas - des krachs boursiers aux crises, en Asie et au Mexique, en passant par deux récessions et deux guerres, sans parler des attentats du 11 septembre 2001 - Alan Greenspan devrait donc quitter comme prévu ses fonctions le 31 janvier prochain. Le Sénat devra cependant confirmer la décision présidentielle pour le 14e président de l'histoire de la Réserve fédérale. Ce qui devrait se faire sans difficultés.Ben Bernanke, ancien professeur d'économie à l'université de Princeton et ancien membre de la Fed, qu'il a quittée il y a trois ans pour rejoindre l'équipe économique de la Maison-Blanche, a en effet un parcours à même de séduire les élus comme la communauté financière. Si le choix d'un banquier central a toujours été capital - le président de la Fed jouit en effet d'un énorme pouvoir, tant aux États-Unis que sur les marchés financiers internationaux -, c'est particulièrement le cas actuellement.Plus de transparence. De fait, non seulement les craintes inflationnistes, dues notamment à l'augmentation du prix du pétrole, refont actuellement surface aux États-Unis, mais en plus, le débat, au Congrès, menace de faire rage sur la réduction du déficit budgétaire et la politique fiscale.Or, si cette nomination est politique - George W. Bush a choisi à cet égard un homme de confiance, républicain et proche de lui, le président de la Fed n'en reste pas moins indépendant. Ben Bernanke, qui a précisé lors de l'annonce que sa priorité était de poursuivre la politique monétaire et la stratégie définie par Alan Greenspan avant lui, pourrait donc prendre part au débat budgétaire et fiscal à venir. Enfin, si Alan Greenspan s'est toujours refusé à donner un objectif clair en ce qui concerne le niveau d'inflation acceptable, Ben Bernanke, qui s'est dit favorable à plus de clarté dans ce domaine, pourrait opter pour une plus grande transparence à l'avenir.Lysiane J. Baudu, à New York, et Christophe Tricaud.
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