Poutine veut une nation high-tech

Vladimir Poutine a utilisé vendredi l'un de ses derniers grands discours publics avant l'élection présidentielle du 2 mars pour souffler son programme à son successeur désigné Dmitri Medvedev. Contraint de céder sa place le mois prochain, le chef du Kremlin a présenté un projet s'étendant sur les trois prochains mandats, laissant deviner son intention de garder les manettes longtemps après son départ du Kremlin.Il a appelé le gouvernement à baisser la TVA pour stimuler la croissance et réduire la dépendance du pays envers les exportations de matières premières. " Nous devons introduire des incitations fiscales pour stimuler une économie innovante ", a défendu Vladimir Poutine. " Nous devons nous attacher à réduire le fardeau des impôts " en fixant un taux de TVA unique " aussi bas que possible ". Fixée à 18 %, la TVA contribue à hauteur de 18 % des recettes budgétaires russes. Insatisfait de l'" inefficience de l'économie russe ", il a fixé comme but de quadrupler la productivité du travail d'ici à douze ans. Selon Katia Malofeïeva, analyste chez Renaissance Capital, " le message clé du président est le choix d'un développement axé sur l'innovation pour réduire la dépendance envers les matières premières. L'enjeu pour Poutine revient à garantir ainsi la souveraineté de la Russie ".DES RESULTATS INCONTESTABLESVladimir Poutine a répété que la Russie ne céderait pas un pouce de contrôle sur ses hydrocarbures. " C'est un fait que Dieu ne nous a pas lésés en ce qui concerne les ressources naturelles. Mais le résultat, c'est que nous devons de plus en plus souvent être confrontés à des tentatives de nous imposer une concurrence déloyale et de forcer l'accès à nos ressources ", a indiqué le président, faisant référence entre autres à l'exigence européenne de voir la Russie ratifier la charte de l'énergie. Le chef du Kremlin a souligné que depuis son intronisation en 2000, le PIB a connu une croissance de 72 %, tandis que l'afflux de capitaux étrangers a été multiplié par sept et la capitalisation de la Bourse russe par 22. Le pouvoir d'achat des Russes est deux fois et demi supérieur à celui de 1999 et " les revenus réels du peuple dépassent désormais ceux d'avant les réformes ", soutient Poutine.Son successeur, Dmitri Medvedev, sera élu au cours d'un processus électoral entièrement régi par le Kremlin. Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il acceptera le poste de chef du gouvernement. Les trois candidats rivaux de Dmitri Medvedev évitent de critiquer le Kremlin. Et son futur occupant, omniprésent sur les chaînes télévisées russes, " est trop occupé " pour participer aux débats télévisés. La commission électorale, présidée par un ami d'enfance de Vladimir Poutine, n'a pas autorisé l'opposition critique envers le Kremlin à participer au scrutin.
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