ING Direct étoffe son offre bancaire en France

Concurrencée sur son terrain de prédilection, l'épargne sur Internet, ING Direct prépare sa contre-offensive en France. La banque en ligne proposera d'ici le mois de juin un compte courant et une carte de paiement à ses 750.000 clients.Sans dévoiler le détail de cette offre, la filiale française du premier groupe financier néerlandais affiche sa volonté de profiter de la crise pour convaincre davantage de clients de la rejoindre. Elle s'estime d'autant mieux positionnée qu'en France, « les frais bancaires avoisinent 120 euros par an par client en moyenne alors qu'ils sont nuls chez nous », précise Carina Szpilka, directrice générale de la filiale française. Fidèle à ses principes, la banque en ligne ne devrait appliquer aucun frais à ses nouveaux services. Faute de réseau physique, elle peut en effet se permettre cette générosité. « Nos coûts représentent un quart à un cinquième de ceux d'une banque traditionnelle de réseau », souligne Carina Szpilka.Inquiets pour leur pouvoir d'achat, les Français sont plus que jamais à l'affût des produits les moins chers. Et la réception récente de leur récapitulatif de frais bancaires les rend particulièrement sensibles aux sirènes de la concurrence. Selon une étude du cabinet Opinionway réalisée en décembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.002 personnes, 69 % des Français seraient prêts à changer de banque pour payer moins cher. La possibilité qui leur est donnée depuis le 1er janvier d'ouvrir un livret A dans n'importe quelle banque renforce davantage encore leur volatilité. ING Direct a ainsi ouvert 20.000 livrets A en janvier, dont 5.000 issus de nouveaux clients. Sans donner d'objectifs chiffrés, Carina Szpilka se montre optimiste. ING Direct a en effet déjà lancé avec succès une offre de compte courant en Espagne et en Allemagne, où la banque compte respectivement 1,8 million et 5 millions de clients.Pari ambitieux« Créer une banque en ligne est très simple, il n'y a pas de barrière technique à l'entrée. Mais face à la multiplication des offres, tout le problème consiste à se placer au-dessus de la mêlée », tempère Fabrice Kahn, associé chez Roland Berger. Selon lui, il en coûtera à ING « au moins 20 millions d'euros pour se faire entendre des clients. Et une telle campagne ne devient rentable que si vous arrivez non seulement à capter mais aussi à équiper 200.000 à 300.000 clients ». Cela représenterait une augmentation de 40 % de la clientèle d'ING Direct en France. Et encore : « Même First Direct, banque en ligne bien établie en Grande-Bretagne, n'affiche qu'une moyenne de trois à quatre produits par client, contre six ou sept pour un groupe bancaire traditionnel », rappelle Fabrice Kahn. Ninon RENAUDHamilton/REA
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