Angela Merkel se veut sereine après les régionales

AllemagneOfficiellement, Angela Merkel ne veut pas changer de stratégie. Elle souhaite continuer de s'appuyer sur sa position de chef de gouvernement au-dessus des partis et des intérêts, hors de toute polémique, de toute offensive et, pour ainsi dire de toute campagne électorale. Elle l'a redit très clairement hier dans une interview au « Leipziger Volks- zeitung » : « Je suis certaine que les gens ont plus d'estime pour l'argumentaire de notre campagne que pour les coups que l'on peut porter aux uns ou aux autres. » Son ministre de l'Économie, Karl-Theodor zu Guttenberg, très populaire lui aussi, est venu enfoncer le clou en affirmant que, « en ces temps difficiles, les Allemands veulent être gouvernés et ne désirent pas d'agressivité ». Le piteux dimanche électoral de la CDU n'a donc rien changé. Peu importe les 12 points perdus en Thuringe, les 13 points cédés en Sarre et la défaite subie dans quelques villes importantes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie comme Cologne. D'ailleurs, le premier sondage réalisé après ces scrutins montre une stabilité du corps électoral au niveau fédéral. Si la CDU perd un point par rapport à la semaine passée, elle reste, avec 36 %, en tête avec 14 points d'avance sur un SPD qui ne décolle pas. Surtout, la coalition avec les libéraux (14 %) reste majoritaire. Mieux encore, la popularité d'Angela Merkel croît d'un point à 57 %, contre 18 % seulement qui préfèrent son rival social-démocrate Frank-Walter Steinmeier. nouveau tonLa situation évolue pourtant et il semble que la chancelière accepte progressivement la confrontation. Aussi n'a-t-elle pas hésité à attaquer hier directement un ministre de son gouvernement, le social-démocrate Sigmar Gabriel. Ce dernier avait déclaré « mort » le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Gorleben, en Basse-Saxe. Angela Merkel estime au contraire qu'il faut continuer à explorer cette possibilité. Et d'ajouter : « M. Gabriel n'aurait pas agi ainsi en dehors de la campagne électorale. » Frank-Walter Steinmeier n'est pas épargné : elle l'accuse de ne pas tenir son parti et de laisser les « éléments gauchistes » y faire la loi. Voilà un ton nouveau. Il n'est cependant pas certain que ce soit les critiques de la droite de la CDU, derrière son vieil ennemi Friedrich Merz, qui amènent la chancelière à se montrer plus offensive. Elle sait qu'elle devra descendre dans l'arène électorale tôt ou tard. Le 13 septembre, le duel télévisé ne lui laissera pas le choix. Elle sait aussi qu'un tiers de l'électorat reste indécis et que sa domination dans les sondages peut conduire certains électeurs à l'abstention. Hier, elle a ainsi appelé les Allemands à se rendre aux urnes. Mais elle devra aussi leur donner des raisons d'y aller. n
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