Deux stratégies pour le prix d'une

chronique des marchésQuand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. » Dans le monde automobile, l'index tendu pourrait s'apparenter aujourd'hui au Meccano industriel que Sergio Marchionne s'évertue à bricoler à coups de rapprochements. Sur ce point, une première étape pourrait être franchie dès vendredi avec le feu vert attendu concernant la reprise des actifs « sains » de Chrysler par un consortium emmené par la firme italienne. La marque américaine n'est, en soi, que la première pièce du puzzle que le patron de Fiat entend assembler sur les ruines d'un secteur en pleine crise. Si le dossier Opel a finalement été laissé aux mains de l'équipementier canadien Magna, l'objectif reste le même pour Sergio Marchionne : parvenir au plus vite à construire une grande firme dotée d'une capacité de production annuelle mondiale de 5,5 millions à 6 millions de véhicules à moyen terme. Un objectif de façade pour certains experts du secteur qui évoquent une stratégie déguisée qui servirait en définitive plus les intérêts de Fiat Holding que ceux de Fiat Auto. L'idée de Marchionne serait en réalité de garnir la corbeille de la firme turinoise pour attirer des investisseurs et désengager le holding de ce qui apparaît être le maillon historiquement faible du groupe. Celui-ci ne garderait à terme que des marques « rentables » à l'image de Ferrari, Iveco ou CNH. Pour certains, le projet d'une cotation en Bourse de la filiale auto évoqué il y a quelque temps par Marchionne avait été le premier signe de repositionnement. L'actuelle crise que traverse le secteur pourrait être l'occasion de nouvelles opportunités. Sur le modèle d'un Renault-Nissan, le schéma d'une participation croisée avec un autre constructeur européen serait une aubaine. Et l'on voit dès lors ressurgir les vieux serpents de mer. À commencer par celui qui agite les esprits depuis que la famille Peugeot s'est dite ouverte à des alliances, celui d'un rapprochement avec PSA. Gaël Vautrinl'objectif de Sergio Marchionne de construire une grande firme dotée d'une capacité de production annuelle mondiale de 5,5 millions à 6 millions de véhicules à moyen terme pourrait n'être qu'un objectif de façade.
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