Les préfets sont priés de se transformer en managers

dministrationDaniel Canepa n'est pas seulement préfet d'Île-de-France et donc l'un des hommes clé du dossier du Grand Paris. Ce proche de Nicolas Sarkozy est aussi le président de la puissante Association du corps préfectorale et des hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, dont le bureau s'est tenu cette semaine. À ce titre, au nom de l'État, il a un rôle délicat à mener auprès de ses 205 collègues préfets et 336 sous-préfets : les remobiliser alors que le corps est traversé d'états d'âme depuis quelque temps.Les sujets d'inquiétude sont nombreux. La réorganisation des services déconcentrés de l'État dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) oblige les préfets à assumer la grogne des fonctionnaires concernés par les restructurations. Le plan de relance les contraint ensuite à répondre aux critiques des élus et des entreprises qui estiment que les choses ne vont pas assez vite sur le terrain. Quant aux mouvements préfectoraux, ils se succèdent à un rythme soutenu : le dernier a eu lieu le 1er juillet. Si bien que près de neuf préfets sur dix ont changé d'affectation depuis l'élection présidentielle. Les sous-préfets, eux, s'inquiètent de la disparition programmée, également dans le cadre de la RGPP, de certaines sous-préfectures et de leur possible remplacement par de simples fonctionnaires.« En période de crise, comme celle que nous traversons, l'État se repose naturellement sur le réseau des préfets », rappelle Daniel Canepa pour tenter de rassurer ses troupes. Mais le président de l'Association du corps préfectoral veut aussi persuader ses collègues que leur métier évolue et qu'ils doivent s'adapter. Il vient ainsi de demander à un cabinet spécialisé une enquête sur les qualités nécessaires pour être un bon préfet aujourd'hui?esprit d'équipePour résumer, il faudrait que les préfets soient un peu moins représentant de l'ordre, mais un peu plus manager des politiques publiques ! « Ils sont seuls dans leur préfecture, c'est normal qu'ils soient individualistes. Mais il faut pourtant qu'ils travaillent davantage en équipe et changent leur mode de management », ajoute Daniel Canepa.En février, ce dernier avait organisé un séminaire pour une centaine de membres de l'association encadrés par dix-huit consultants. Il envisage désormais des actions de coaching pour les préfets trop hermétiques à la gestion des ressources humaines. Facultatifs au départ? mais qui pourraient devenir obligatoires pour les préfets qui ne feraient pas assez d'efforts.Patrick Coquidé
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