Les marchés actions

Le constat a de quoi nourrir l'espoir de lendemains boursiers plus heureux. Depuis 1998, la variation annuelle du CAC 40 a suivi la même direction qu'à l'issue du premier jour de cotation de l'année. Dès lors, la sensible hausse des principaux indices sur toute la planète vendredi ? avec notamment une envolée de 4,09 % du CAC 40 ? augurerait-elle un cru 2009 de meilleure qualité ? Les investisseurs aimeraient le croire. D'autant que ce bon démarrage vient conforter les rebonds de l'indice parisien et du DJ Stoxx 600 qui s'élèvent désormais respectivement à 14 % et 11 % depuis leurs points bas du 21 novembre. Tout comme celui du Dow Jones qui atteint 17 % par rapport à son plus faible niveau annuel du 20 novembre. Mais au-delà de considérations d'ordre psychologique, les statistiques montrent que le réveil des marchés actions constaté au cours du mois écoulé n'est pas le fruit du hasard. tendance plus marquéeIl correspond, notamment, à une décélération du rythme des révisions en baisse des prévisions des bénéfices effectuées par les analystes financiers. Selon Factset, le taux de révision constaté sur les anticipations de résultats 2009 des entreprises composant le Dow Jones est passé de 21,7 % sur les trois derniers mois à 7,5 % au cours du mois écoulé. La tendance est encore plus marquée en Europe où ce chiffre s'établit, pour le DJ Stoxx 600, à 4,2?% en décembre contre 27,7?% pour l'ensemble du quatrième trimestre. À Paris, les analystes n'ont réduit leurs prévisions que de 1,1?% en décembre alors qu'ils les ont diminuées au total de 23,5?% d'octobre à décembre. Il serait prématuré de crier victoire pour autant. « Sur la base d'observations historiques réalisées lors des récessions de 1993 et 2002, le taux de révision à la baisse des bénéfices attendus en 2009 pourrait encore atteindre 19 % par rapport à 2008 », tempère Éric Galiègue, président de Valquant. Tout en remarquant que, « dans certains cas, le pire semble avoir été intégr頻. Et d'ajouter : « Le recul attendu atteint 68 % pour Renault alors que la baisse moyenne a atteint 40 % en 1993 et 2002. On peut également citer comme exemple Lafarge, pour lequel les analystes ont révisé en baisse de 33 % les bénéfices, contre un repli moyen de 29 % en 1993 et 2002. » D'une manière plus générale, la question n'est pas seulement de savoir si une large majorité de mauvaises nouvelles est dans les cours. Il convient également de s'interroger sur les facteurs susceptibles d'alimenter un rebond durable. Sur ce point, Éric Galiègue pense que « à court terme, les catalyseurs boursiers potentiels tiennent essentiellement aux mesures du nouveau président américain et aux déclarations de la BCE en matière de gestion des liquidités ». L'expert considère aussi que, « si elle se confirme, la récente reprise des cours du fret pourrait également constituer un signal positif ». Surtout à un moment où les niveaux de valorisations restent historiquement bas. À titre d'exemple, les entreprises du CAC 40 ne se paient pas plus que leur valeur d'actifs (« price to book ») si l'on se réfère aux estimations 2009 du consensus Factset. Selon Éric Galiègue, le seuil des 3.000 points « constituerait une base solide de rebond, qui pourrait s'établir à 15 % sur l'année ».
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