Madrid remet sur les rails la LGV Perpignan-Figueras

Un tronçon de 45 km qui a coûté 1,1 milliard d'euros. La ligne à grande vitesse ferroviaire (LGV) de 45 km entre Perpignan (Pyrénées-Atlantiques) et Figueras (Catalogne) est l'une des deux seules en Europe sur laquelle aucun train de voyageurs ne circule. Un paradoxe qui n'aurait pas déplu à Salvador Dali, né à Figueras. Mais qui ne fait pas les affaires des deux constructeurs, le français Eiffage et l'espagnol ACS Dragados. Unis à parité au sein du groupement TP Ferro, ils ont édifié entre fin 2004 et février 2009 ce tronçon qui a coûté 1,1 milliard d'euros. Mais la construction de la LGV Figueras-Barcelone, sans laquelle Perpignan-Figueras n'a pas de sens, a pris trois ans de retard, privant de recettes TP Ferro auquel la ligne a été concédée en 2004. Eiffage et ACS Dragados ont financé le chantier à 110 millions d'euros sur fonds propres, à 400 millions par emprunt, et perçu 590 millions de subventions.période de recettes nullesLe ministère espagnol du Développement, le Fomento, vient d'annoncer qu'un « avenant au contrat de concession » de TP Ferro « sera formalisé dans les délais les plus courts ». Sous forme, sans doute, d'un financement complémentaire pour passer la période de recettes nulles ou faibles, et d'une prolongation de trois ans de la durée de la concession (qui court jusqu'en 2054). Le Fomento s'est aussi engagé à ce que Perpignan-Figueras soit raccordée à la ligne ferroviaire classique dès 2010 et à ce que la LGV manquante Figueras-Barcelone soit complètement mise en service en 2012. Le Fomento relève aussi que le prolongement de la LGV sur Montpellier-Perpignan fait l'objet d'un débat public et que la consultation sur le contournement ferroviaire de Nîmes-Montpellier a été lancée. Des prolongements qui devraient à (très) long terme rendre Perpignan-Figueras plus rentable. De source proche d'Eiffage, TP Ferro, consolidé par mise en équivalence, ne créera pas de « trous » dans les comptes du groupe français car il n'était pas censé distribuer de dividendes durant ses premières années d'existence.Sophie SANCHEZ
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