ADP propose une augmentation des redevances de 6,9 % en 2009

Le dossier est sensible. Déjà source de conflits en temps normal entre les compagnies aériennes et les aéroports, la question des redevances aéroportuaires prend une acuité particulière avec la crise, qui secoue le transport aérien. Elle risque même de devenir explosive à Paris où Aéroports de Paris (ADP) a dévoilé un projet de hausses tarifaires, jamais observé depuis la mise en place en 2006 du contrat de régulation économique (CRE) signé avec l'État qui court jusqu'à fin 2010.Selon plusieurs sources concordantes, notamment ministérielles, ADP a indiqué le 27 novembre aux compagnies son projet d'augmenter ses tarifs de 6,9 % en moyenne en 2009. Un montant inférieur aux plus de 8 % que le mécanisme du contrat de régulation lui permettait de demander. La décision finale sera tranchée début janvier. Mais d'ores et déjà, la grogne monte au sein des compagnies aériennes, qui, au regard de l'ampleur de la crise, préconisent des hausses modérées du niveau de l'inflation au maximum.requêtes et menacesDéjà, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), la plus petite des organisations professionnelles françaises du secteur ? à laquelle n'appartient pas Air France ?, fait monter la pression. Dans un courrier du 28 novembre adressé au Premier ministre François Fillon, le Scara demande à Matignon de mettre fin ou de suspendre le contrat de régulation économique dès le 1er janvier 2009. Faute de quoi le syndicat menace de déposer un recours en justice contre le ministère de l'Économie et celui des Transports. Pour justifier son action, le Scara met en avant l'article V.2.2 du contrat de régulation. Celui-ci affirme que des « circonstances exceptionnelles et imprévisibles se traduisant par un bouleversement de l'économie » peuvent nécessiter « une révision ou une fin anticipée du contrat ». À la demande de l'une de deux parties, l'État ou ADP. Un argument de taille à l'heure où Nicolas Sarkozy annonce un plan de relance de 26 milliards d'euros.Une requête du même type pourrait également être formulée prochainement par d'autres associations. « Il va y avoir une grosse pression sur l'État, reconnaît-on dans un ministère. Mais pour l'instant nous n'intervenons pas. Nous ne voulons pas déstabiliser le système de régulation, ni prendre des mesures alors qu'Aéroports de Paris est une entreprise cotée. Nous allons donc laisser la direction d'ADP mener ses négociations et nous verrons après. » Et de préciser?: « Le PDG d'ADP, Pierre Graff, a conscience du problème et devrait descendre bien plus bas, probablement entre 5 % et 6 % d'augmentation. » Sans confirmer ce chiffre, un proche de l'opérateur aéroportuaire assure qu'ADP pourrait effectivement modérer sa proposition tarifaire.Derrière le débat sur les redevances de 2009, les compagnies aériennes cherchent aussi à influencer les autorités pour apporter des modifications dans le prochain contrat de régulation économique (2011-2015) dont les négociations doivent débuter en 2009. En démontrant la perversité du système de régulation actuel qui entraîne une hausse des redevances d'autant plus élevée que la conjoncture est mauvaise. Mais cela, on en a conscience dans certains ministères.
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