Les inégalités se sont accrues, selon l'Insee

Pour l'Insee, c'est le chiffre qui coupe la France en deux : 1.470 euros par mois par personne. Autant de nos concitoyens disposaient en 2006 ? dernières données disponibles, malheureusement ? d'un niveau de vie supérieur qu'inférieur à ce montant.Mais le niveau de vie, qui prend à la fois en compte les revenus disponibles et la taille des ménages, reste très inégalitaire en France. Selon l'Insee, celui des 10 % de Français les plus aisés est 3,4 fois supérieur à celui des 10 % les plus modestes. Le niveau de vie des premiers atteignait 33.190 euros par an, contre 9.720 euros pour les seconds. Les 20 % de ménages les plus aisés s'arrogeaient 39 % du niveau de vie total des Français, rappelle l'Insee. L'Institut constate cependant que les niveaux de vie sont moins concentrés que les simples revenus disponibles.Globalement, le niveau de vie médian a régulièrement augmenté depuis dix ans, en particulier en 2005 et 2006. Il était de 14.640 euros par an en 1996, soit 2.960 euros de moins qu'en 2006. Mais la progression a elle aussi été inégalitaire (voir graphique). Les ménages se situant au niveau des 5 % les plus aisés ont vu leur niveau de vie annuel progresser de 9.540 euros sur cette période, alors que les plus modestes ont dû se contenter de 1.760 euros de mieux.En revanche, d'autres données collectées par l'Insee ne varient guère au fil du temps. Ainsi, jusqu'à 59 ans, le niveau de vie moyen demeure croissant avec l'âge pour décroître ensuite. Mais les écarts de niveau de vie entre les 55-59 ans ? classe d'âge traditionnellement la plus aisée de la population ? et les plus âgés restent moins importants qu'avec les plus jeunes.La dégradation du niveau de vie des plus jeunes générations par rapport à leurs aînés, constatée jusqu'à présent, ne serait-elle pas en passe d'avoir vécu ? C'est en tout cas un postulat avancé dans le rapport qui devra être confirmé.7,8 millions de pauvresL'enquête de l'Insee permet également d'appréhender la pauvreté en France. Si l'on prend comme référence le seuil de pauvreté, calculé par rapport à la médiane des niveaux de vie, soit 880 euros en 2006, quelque 7,8 millions de personnes sont alors concernées, ce qui représentait 13,2 % de la population. Les familles monoparentales, dont le nombre a fortement progressé ces dernières années, étaient les plus touchées : elles sont 2,3 fois plus souvent sous le seuil de pauvreté que la population totale.Autre constat rappelé par l'Insee : l'emploi constitue une protection relative contre la pauvreté, puisque 35,4 % des chômeurs étaient sous le fameux seuil. Ce qui ne signifie pas qu'occuper un emploi soit une garantie totale : 1,8 million d'actifs étaient en effet considérés comme pauvres en 2006.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.