dollar  : Une trop grande faiblesse préjudiciable

Le retour de l'appétit pour le risque a mis fin au rôle de valeur refuge qu'avait joué le dollar. Ce retour de balancier sur fond de sortie de crise, s'il s'amplifiait, faciliterait au moins la contraction du déficit commercial des États-Unis. Mais il pourrait aussi se révéler un handicap attisant la fronde antidollar menée par la Chine qui craint pour ses énormes réserves de 1.950 milliards de dollars, placées à plus de 70 % dans des actifs libellés dans la devise de l'Oncle Sam. De quoi poser un vrai problème pour le financement du déficit budgétaire (de 12 % à 13 % du PIB cette année, selon la Maison-Blanche). Les investisseurs réclament déjà une prime pour conserver leurs avoirs en billets verts que l'écart de taux à court terme entre le dollar et l'euro ne leur offre pas, puisque le loyer de l'argent de la Fed est voisin de zéro tandis que celui de la BCE se maintient à 1 %. Résultat : la monnaie américaine s'est dévalorisée de 13 % par rapport à la monnaie unique au cours des trois derniers mois. Il se pourrait toutefois que l'allergie au dollar des opérateurs se dissipe rapidement. Car la prime de risque qu'ils exigent s'est reconstituée sur le long terme : alors que l'écart de rendements à dix ans avait atteint 70 points de base en défaveur du dollar par rapport à l'euro au plus fort de la crise en mars, il est redevenu positif en sa faveur cette semaine. Le dollar n'aurait alors pas longtemps joué les trouble-fête. Quant au court terme, Dennis Lockhart, l'un des membres de la Fed, a enjoint vendredi la banque centrale de ne pas trop tarder à durcir sa politique monétaire. De quoi envisager une reconstitution de la prime de la rémunération en faveur du dollar. Isabelle Croizard
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