L'hémorragie s'aggrave sur le marché de l'emploi américain

Épouvantables ». Le verdict rendu par Christina Romer, l'une des principales conseillères économiques de Barack Obama, est sans ambiguïté. Bien qu'en ligne avec les attentes de Wall Street, les chiffres de l'emploi américain de février confirment la sévérité de la récession traversée par la première économie mondiale. Le mois dernier, 651.000 postes ont été détruits aux États-Unis, portant le taux du chômage à 8,1 % ? contre 7,6 % en janvier ?, le plus élevé depuis décembre 1983. En outre, le ministère a revu en forte hausse son estimation du nombre des postes détruits au cours des deux mois précédents : 655.000 en janvier (au lieu des 598.000 annoncés), et 681.000 en décembre (au lieu de 577.000), ce qui en fait le mois le plus noir pour l'emploi aux États-Unis depuis octobre 1949.Au total, depuis le début de la récession, démarrée à la fin 2007, « 4,4 millions d'Américains ont perdu leur emploi, un chiffre effarant », s'est indigné Barack Obama. En février, l'assèchement du crédit a contraint plus de 103.000 particuliers et entreprises à se déclarer en faillite personnelle ou à se placer sous la protection du chapitre 11, réservé aux sociétés. Comme l'atteste la destruction de 104.000 postes supplémentaires dans le bâtiment le mois dernier ? portant le taux de chômage à 21,4 % dans ce secteur ?, le marché de l'immobilier demeure en chute libre et comprime le patrimoine des ménages : 8,3 millions d'Américains doivent rembourser un crédit hypothécaire dont la valeur est désormais supérieure à celle du logement qu'ils ont acheté. De fait, peu de secteurs embauchent ? c'est le cas de la fonction publique, de l'éducation et de la santé ? tandis que 375.000 emplois ont disparu dans les services et 168.000 dans l'industrie.l'emblème ColombusEn déplacement à Columbus, Ohio, Barack Obama a insisté sur le fait que son administration se démenait pour stopper cette hémorragie en mettant en ?uvre au plus vite le plan de relance à 787 milliards de dollars qu'il vient de promulguer et en s'attelant à chercher les solutions multiformes pour fluidifier le marché du crédit. Cette semaine, la Réserve fédérale et le Trésor ont lancé le TALF, programme visant à stimuler le crédit à la consommation.Hier, le président a annoncé que les premiers chèques de remboursement d'impôts parviendraient à ses compatriotes à partir du 1er avril. Il s'est par ailleurs félicité du fait qu'à Columbus, 25 aspirants de l'académie de police, qui avaient appris qu'on ne les garderait pas à l'issue de leur formation, seraient finalement intégrés, grâce à l'argent du plan de relance. « Grâce à ce plan, des histoires comme celle à laquelle nous assistons à Colombus se produiront bientôt dans tout le pays », a pronostiqué Barack Obama, tout en admettant que le plan de relance « ne renversera pas la situation économique », qu'il « faudra être patient ».Compte tenu de la dégradation du marché de l'emploi ? les 4,4 millions d'emplois détruits en près d'un an dépassant déjà les 3,5 millions de postes que le plan de relance est censé « créer ou préserver » ? économistes et politiques s'inquiètent. Présidente de la commission économique mixte du Congrès, Carolyn Maloney affirme que « la magnitude de ces destructions signifie que des mesures supplémentaires seront vraisemblablement nécessaires ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.