Les soldes démarrent sans vigueur

Le rush n'a pas eu lieu. Ni au Bon Marché, grand magasin de la rive gauche à Paris, où Mathieu Tambo, responsable du stand féminin de Ralph Lauren, comparait hier l'affluence à celle d'un « bon samedi ». Ni au Forum des Halles, rive droite, où David Bellaïche, franchisé Sinéquanone, n'a pas vu « le grand assaut habituel du premier jour des soldes ». Sur le boulevard Haussmann, alors que le Printemps assurait avoir fait progresser son activité de 4 %, l'ambiance était hier morose. Notamment chez les grands chausseurs qui attendaient en vain les accros aux soldes. Même constat à Rennes, où la fréquentation des Galeries Lafayette était celle d'un mercredi standard.Faut-il y voir un effet météo ? Sans doute. Le froid glacial d'hier a poussé les Français dans les centres commerciaux chauffés plutôt que dans les rues balayées par les vents. C'est une aubaine après la baisse de fréquentation constatée en décembre (? 1,1 %) par le Conseil national des centres commerciaux. Les Lyonnais se sont ainsi réfugiés dans la Part-Dieu. Dès 8 heures, environ 300 personnes trépignaient devant le centre commercial. « Ç'a démarré très fort », clame son directeur, Thierry Dussauze. À sa manière, sans toutefois connaître le rush des grands jours, le Forum des Halles et ses boutiques Kookai et Naf-Naf auraient aussi profité de cet effet météo. « À 16 heures [hier] le centre affichait 7,5 % de progression de trafic par rapport à 2007 », observe sa directrice, Véronique Margerie.Le froid vif n'a toutefois pas rebuté à Clermont-Ferrand. Ses rues étaient hier noires de monde. Mais seuls les rabais de 30 % à 50 % attiraient les consommateurs. En dessous, point de salut. La boutique de prêt-à-porter féminin Christine Laure en a fait les frais. « C'est la première fois que, le premier jour de soldes, je peux ranger les rayons ! » s'inquiète sa gérante.« ce n'est pas un souk ! »Les Français exigent désormais de gros rabais. Y compris dans les vitrines de luxe où les ? 40 % et ? 50 % sont pratiqués au premier jour des soldes. Au Bon Marché, bourgeoises en vison et midinettes chapeautées se pressaient surtout chez Tod's pour choisir des ballerines soldées 239 euros? soit 40 % de moins qu'au prix fort. Les Galeries Lafayette admettent avoir consenti des rabais plus forts que par le passé « parce que les [clients] veulent du prix ».Certains osent même marchander. « Depuis août 2008, c'est monnaie courante », raconte une commerçante du Forum des Halles. Même chose chez un maroquinier. « Il me faut répondre que ma boutique n'est pas un souk ! » regrette une détaillante. « Et en plus maintenant que ce sont les soldes, ils exigent des ristournes supplémentaires ! » s'insurge un franchisé. Il faut dire que certaines chaînes les mettent à mauvaise école. Par SMS, Celio proposait hier 10 % supplémentaires à ses meilleurs clients. Avec succès, assure Christian Pimont, son PDG. L'enseigne de mode masculine enregistre une progression d'activité d'une dizaine de pour cent au premier jour des soldes. Juliette Garnier avec G. Colonna d'Istria à Clermont-Ferrand, C. Ferrero, à Lyon, et A.-L. Grosmolard, à Rennes
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