L'immobilier d'entreprise se prépare à une année 2009 difficile

La crise de l'immobilier de bureaux du début des années 1990 est encore dans tous les esprits. Mais les ressorts de la crise actuelle sont très différents puisqu'il ne s'agit pas d'une conséquence de la spéculation mais d'une crise du financement. Faute de crédit, les investissements en immobilier d'entreprise (bureaux, commerces, entrepôts) en Île-de-France ont chuté de 58,8 % en 2008 pour tomber à 8,4 milliards d'euros contre 20,4 milliards en 2007, d'après le GIE Immostat (Atisreal, CBRE, DTZ, Jones Lang LaSalle). « La crise du crédit a été telle que même les opérations sécurisées, portant sur des immeubles bien placés avec des entreprises locataires très bien notées, n'ont pas trouvé de financement, constate Magali Marton, directrice des études chez DTZ. L'amorce d'un nouveau dialogue entre acquéreurs et vendeurs, d'un nouveau pricing des actifs n'y ont rien changé, Seuls les acteurs disposant de fonds propres ? compagnies d'assurances, SCPI ou OPCI ?, ont été actifs. »des opportunitésDe fait, selon le Crédit Foncier, les institutionnels locaux ont capté ces derniers mois plus de 56 % des engagements en Île-de-France, traduisant le recul des investisseurs étrangers, tandis que le volume investi par les fonds a été divisé par cinq entre le premier et le troisième trimestre. « Les valeurs vénales ont chuté de 15 % à 20 % et l'on peut s'attendre à une nouvelle baisse en 2009. Les investisseurs disposant de fonds propres pourraient à cet égard réaliser de très bonnes affaires cette année », estime le directeur études et recherche chez Jones Lang LaSalle, Jean-Luc Blanpain. Le marché de l'investissement risque, selon lui, de reculer à nouveau en 2009, pour tomber à 7 milliards d'euros, mais ces chiffres pourraient être largement dépassés en cas de reprise du crédit.Du côté du marché locatif, avec 2,359 millions de mètres carrés placés sur le marché francilien, 2008 marque un recul de 14,4 % par rapport à 2007 mais reste supérieure à 2005, qui n'était pas une année de crise. Mais « si sur les grandes surfaces de plus de 5.000 m2, on frôle le million de mètres carrés placés, la prise à bail de surfaces entre 1.000 m2 et 5.000 m2 n'a pas dépassé 650.000 m2 contre 900.000 m2 en 2007. Tout un pan du marché a disparu », relève Magali Marton. Le principal moteur de la demande en 2009 sera la recherche d'économies et le volume de prises à bail devrait à nouveau se réduire. CBRE table sur 1,6 à 1,9 million de mètres carrés placés et anticipe une chute des loyers de 10 % à 20 % selon les secteurs géographiques. SOPHIE SANCHEZ
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