Érosion des volumes d'activité des Bourses

Dans un environnement où les difficultés conjoncturelles de la crise financière et économique viennent s'ajouter à des changements structurels avec l'arrivée de nouveaux concurrents, la question de la stratégie de certains opérateurs boursiers se fait à nouveau plus pressante. C'est le cas du London Stock Exchange, mais aussi de Deutsche Börse, dont le conseil de surveillance s'est penché sur la structure de ses coûts. Jusqu'à présent, les Bourses ont fort bien résisté, contrairement à leurs cours. Mais pour combien de temps encore?? Les analystes craignent les effets de la disparition de certains intervenants et de la baisse de l'effet de levier sur les volumes pour les mois à venir. Et novembre a témoigné d'un début d'érosion. Deutsche Börse a vu le nombre des transactions exécutées sur son système Xetra diminuer de 5 % le mois dernier par rapport à novembre 2007, avec 19,3 millions de transactions. tarifs incitatifsC'est bien pire en valeur?: le carnet d'ordres de Deutsche Börse s'est rétréci de près de 50 % à 114,5 milliards d'euros le mois dernier. À 2.054 milliards d'euros cumulés depuis le début de l'année, celui-ci est en retrait de 390 milliards d'euros par rapport à 2007. Or, les transactions sur Xetra font l'objet d'une tarification en fonction des montants échangés. À Madrid, les 1.200 milliards d'euros échangés sur les onze premiers mois de l'année sont en retrait de 24,1 % par rapport à 2007, année record pour le secteur. Ce bilan reste toutefois encore en hausse de 14,2 % par rapport à 2006.Sur Nyse Euronext, les volumes sur les actions européennes ont reculé de 4 % le mois dernier, à 1,5 million de transactions par jour. Une érosion plus limitée. Reste que l'entreprise a mis en place une grille tarifaire incitative pour attirer la négociation algorithmique. Or cette dernière représente désormais 34 % à 35 % de l'activité (contre 30 % en septembre). À New York, cependant, le marché au comptant du groupe transatlantique affiche toujours des volumes moyens quotidiens en hausse, de 26 % à 4,1 milliards d'actions échangés. Du côté des produits dérivés, le tassement d'activité commence aussi à être perceptible. Sur le Liffe, le marché dérivé de Nyse Euronext en Europe, la moyenne quotidienne a fondu de 2 % à 3,7 millions de contrats à terme et d'options. La décrue de l'activité sur les produits de taux a davantage pénalisé encore CME Group à Chicago, dont la moyenne quotidienne a chuté de 29 % le mois dernier à 10,5 millions de contrats. Sur Eurex (le marché germano-suisse), l'activité a ralenti de 18 % à 140,5 millions de contrats. Quoi qu'il en soit, les opérateurs boursiers afficheront cette année encore un record, avec le cap du milliard de contrats franchi pour le Liffe et celui des 2 milliards pour Eurex. n
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