Plan « Campus »  : les facs parisiennes cherchent à se prendre en main

La situation va-t-elle enfin s'éclaircir sous le ciel parisien ? Alors que depuis le 24 février onze projets de campus (rénovation des bâtiments) sont validés, Paris intra-muros attend toujours. L'opération « Campus » lancée il y a un an bute toujours sur le cas parisien. Depuis 2008, plusieurs projets à géométrie variable s'affrontent. À tel point que la ministre de l'Enseignement supérieur a diligenté un audit immobilier puis chargé Bernard Larrouturou de proposer un schéma directeur d'ici à mai. Une façon, selon l'un des acteurs, de « mettre la pression ».Du coup, deux projets de « Pres » (Pôles de recherche et d'enseignement supérieur) ont été remis in extremis le 17 février à Valérie Pécresse. Le premier, « Pres 2346 », déposé par Paris I, II, III et VI ; le second, « Pres université Paris cit頻, déposé par Sciences po, Paris V et VII, l'Inalco et l'EHESP (santé publique), évalué à au moins 335 millions d'euros. La ministre se dit ouverte à l'émergence de deux Pres. Le problème est que l'ENS Ulm, tout d'abord alliée à Paris II, III, IV et VI, est venue perturber le jeu avec son pôle « Paris sciences et lettres » cantonné à la montagne Sainte-Geneviève (Observatoire de Paris, Collège de France?). Autre problème, Paris I, censé rejoindre le campus Condorcet-Aubervilliers, ne souhaite y transférer qu'un tiers de ses activités.arbitragesBref, « au-delà des rivalités entre universités, celles, politiques, entre État, région et ville de Paris nuisent à l'ambition des projets », résume une partie prenante. La mission Larrouturou ne va pas manquer de préconiser des arbitrages à l'aune de l'audit immobilier rendu en novembre. Outre l'extrême complexité et vétusté de la situation patrimoniale (voir graphique), source de « dispersion » (achats redondants?), de « saturation » et d'insécurité, ce dernier pointe un « jeu non coopératif » et une « répartition des rôles peu claire, qui nuit au pilotage des grands chantiers ». Pour preuve, le chantier de désamiantage de Jussieu qui accuse cinq ans de retard et pourrait atteindre les 2 milliards d'euros au lieu du milliard prévu. Même le futur campus Condorcet « suscite des interrogations fortes tant sur son montant que sur ses modalités ». Pour « responsabiliser financièrement les universités sur la rationalisation de leur patrimoine », le rapport propose que toute nouvelle surface accordée entraîne la restitution d'autres surfaces. La Sorbonne (occupée par quatre universités, deux écoles, le rectorat?) est invitée à ne plus abriter que « les affectataires principaux », quitte, option « plus radicale », à n'y laisser que Paris III et IV dans la perspective de leur rapprochement. Dans le sillage de la volonté ministérielle, « désimbrications », consolidation des alliances, libération des surfaces louées et cession de biens (ceux issus d'achats et d'expropriations, évalués à 57 millions d'euros) sont chaudement recommandées.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.