La Saur se lance à la conquête

Dans les quatre ans à venir, la plupart des contrats de services d'eau des grandes villes françaises arrivent à échéance, pour la première fois depuis vingt ans. « C'est une opportunité exceptionnelle », se réjouit Olivier Brousse, directeur général de la Saur. Aujourd'hui, le Syndicat des eaux d'Île-de-France (Sedif) donne le coup d'envoi. Donneur d'ordres d'un des plus gros contrats européens, confié à Veolia depuis 1962 pour un chiffre d'affaires annuel de 371 millions d'euros, les 144 représentants des communes du Sedif vont décider s'ils continuent à confier ce contrat à un opérateur privé ou s'ils en reprennent la gestion directe (en régie). Cette deuxième option est peu probable compte tenu du rapport de force politique au sein du Sedif, présidé par André Santini. En revanche, la pression monte en faveur d'un « allotissement » du contrat qui permettrait l'entrée d'opérateurs de taille plus modeste que les deux géants Veolia et Suez Environnement, qui détiennent respectivement 40 % et 20 % du marché français.se différencierLa Saur, avec 8 % environ de part de marché, tente depuis longtemps de s'immiscer dans ce duo. L'ancienne filiale de Bouygues est depuis le printemps dernier contrôlée par Séché Environnement, aux côtés d'investisseurs institutionnels, après un intermède dans les mains du fonds PAI. « Après deux ans de gestion centrée sur le court terme, la Saur a de nouveau les moyens d'investir pour se différencier par l'innovation technologique, la qualité de service et de meilleures conditions économiques », déclare Olivier Brousse, ancien directeur adjoint de Veolia Transport, aux commandes de la Saur depuis six mois.« Si la Saur pouvait se montrer agressive sur les prix ces deux dernières années sur certains petits et moyens contrats, on ne les a pas vus jusqu'à présent approcher les grandes villes, où près de dix ans sont nécessaires pour construire une relation », confirme un cadre d'un ou deux autres opérateurs. Pour autant, la Saur, dont le plus grand contrat français est Nîmes, reste prudente. « Nous allons nous présenter dans les villes où les élus manifestent une volonté de changement et où nous pouvons apporter une valeur ajoutée. » En attendant, la Saur va, enfin, se doter d'un directeur commercial. n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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