Le dynamisme de Hong Kong à l'épreuve de la crise

La soirée a débuté depuis deux heures dans un très élégant appartement de Central, le quartier des affaires de Hong Kong. Huit ou neuf bouteilles de champagne et de vin rouge ont été vidées mais l'humeur de la dizaine d'invités, tous employés dans le secteur bancaire, reste morose. « J'ai échappé aux licenciements mais je ne sais pas du tout pour combien de temps encore », explique un Anglais d'une trentaine d'années, le teint déjà bien rougi. « Je travaille dans les produits dérivés et mon secteur a totalement disparu à Hong Kong. » Son voisin français hoche la tête. Le hedge fund pour lequel il travaillait ayant plié ses valises, il cherche à retrouver un emploi à la hauteur des années précédentes, c'est-à-dire avec un revenu mensuel de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Des centaines d'autres collègues se retrouvent dans le même cas.finance et immobilier« Les expatriés qui travaillent pour des banques d'affaires étrangères vont souffrir car ils gèrent pour la plupart des produits structurés pour lesquels la demande a beaucoup diminu頻, raconte Oliver Hoffmann, le directeur exécutif d'Unicredit Hong Kong. « En revanche, les banques locales, dont certains acteurs internationaux comme HSBC et Standard Chartered, sont très peu touchées car elles sont très conservatrices dans leur modèle d'opération et ne se sont pas lancées dans des produits aussi élaborés que leurs concurrents occidentaux. Autant cela signifie être vieux jeu en temps de marché florissant, autant en temps de crise cela assure une stabilité qui permet de surnager. »L'économie de l'île est aujourd'hui sérieusement secouée car elle repose principalement sur la finance et l'immobilier, les deux premières activités touchées par la crise actuelle. Les licenciements dans ces deux secteurs sont massifs depuis plusieurs semaines et la situation ne devrait pas s'améliorer, ce qui entraîne une forte chute de la consommation. mauvais orage« Les gens ont encore de l'argent car il n'est tradition- nellement pas dans les habitudes des Hong-Kongais de s'endetter auprès des banques », explique Fabrice Turries, partenaire de la société de conseil Palazzari et Turries, installée depuis six ans sur l'île. « Ils sont juste très pessimistes et ils laissent passer l'orage. » Reste à savoir combien de temps celui-ci durera.2 %C'est la croissance prévue pour 2009 selon le FMI.
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