Les négociations sur le climat enlisées à Poznan

Poznan-Bruxelles, Bruxelles-Poznan. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, ne sait plus comment se partager tant les rencontres importantes sur la question du climat se multiplient. Arrivé mercredi après-midi dans la ville à l'ouest de la Pologne, où se tient la grande conférence annuelle de l'ONU sur le climat, il a dû en repartir dès hier matin pour se rendre à Bruxelles. Là se réunit depuis hier un Conseil européen chargé de se prononcer sur l'épineux projet de directive sur le climat. Dans un cas comme dans l'autre, les dossiers étaient loin d'être bouclés, hier en fin de journée. Sans doute du fait de leur complexité. Le risque d'accord médiocre à Bruxelles a pesé sur les discussions de Poznan, déjà miné par les effets de la crise financière sur la croissance, ainsi que par la très grande discrétion de la délégation officielle américaine, sur le départ du fait de l'arrivée prochaine à la Maison-Blanche de Barack Obama. L'accumulation de ces handicaps a rapidement semé le doute sur les chances de succès de la conférence, qui s'achève ce soir. « Poznan n'a conduit pour l'instant à aucune grande décision et peut apparaître comme un échec de ce point de vue », a résumé Damien Demailly de WWF lors d'un point de presse. Au chapitre des déceptions, les organisations non gouvernementales dénoncent l'absence d'engagement précis de la part des pays riches pour réduire de 25 % à 40 % leurs émissions de CO2 d'ici à 2020 (par rapport à 1990) conformément aux recommandations des scientifiques. Ou encore l'enlisement des questions des aides financières et des transferts de technologies que les pays en développement attendent des pays riches pour avancer sur la voie de la sobriété en carbone. les états-unis attendusDu côté des avancées, les pays du Sud ont accepté de communiquer sur les mesures qu'ils mettent en ?uvre sur une base volontaire, avec en filigrane « la fin du tabou sur la qualité de ces mesures », explique Emmanuel Guérin, expert à l'Institut de développement durable et des relations internationales. Enfin, les négociateurs ont été mandatés pour transformer en documents de travail la compilation des propositions aujourd'hui sur la table. Ces textes, qui constitueront la base des discussions en vue d'un futur accord destiné à prendre le relais du protocole de Kyoto en 2012, pourraient être prêts mi-2009. Mais rien de tout cela ne se concrétisera sans le retour des Américains dans le jeu des Nations Unies. Or Barack Obama, le président élu, aura besoin de plusieurs mois avant de faire adopter une loi sur le plafonnement des émissions et le marché des quotas d'émissions. Or cette étape est le prélude indispensable à son engagement sur le plan international. n ++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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