Le pétrole risque d'accentuer sa glissade

En franchissant de nouveaux seuils à la baisse, le baril de pétrole est en train de s'aventurer sur des terrains dangereux. Vendredi, le baril de WTI pour livraison en novembre a chuté de 10,27 %, à 77,7 dollars le baril. Une dégringolade de nature à entamer le flegme des dirigeants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.Vendredi matin, le Qatar s'inquiétait déjà de l'énorme déclin qui menacerait le baril si l'organisation ne réduisait pas sa production. Des paroles prémonitoires : quelques heures plus tard, le baril de pétrole sombrait sous les 80 dollars. Et la situation inhabituelle des marchés à terme sur le pétrole risque maintenant d'entraîner le baril encore plus bas. Face à l'extrême volatilité des prix, les opérateurs ont en effet eu tendance à se reporter depuis le début de l'année sur le marché des options d'achat (call) et de vente (put), plutôt que sur les futures, qui obligent leurs détenteurs à livrer ou à acheter effectivement un baril de pétrole.UNE ECHEANCE JEUDILe risque encouru est finalement moins grand, puisque l'industriel ou l'investisseur se retrouve avec la possibilité, et non la contrainte, d'acheter ou de vendre du pétrole. Mais " si le marché dérivé devient plus important que le marché réel, la volatilité augmente nécessairement ", explique Olivier Jakob chez Petromatrix. Or l'arrivée à échéance, ce jeudi, du contrat future pour le mois de novembre pourrait précipiter les choses. " À moins que les actions ne remontent brusquement, le pétrole risque de chuter fortement puisque de nombreuses options de vente vont devenir rentables ", avertit le spécialiste.Le plongeon des actions pèse sur l'or noirLa forte baisse des marchés actions accélère celle du pétrole en raison des appels de marge. Certains prêts accordés aux sociétés sont en effet garantis par la valeur des actions ; quand ces dernières s'effondrent, ces prêts doivent être partiellement remboursés, ce qui contraint les investisseurs à liquider le reste de leur portefeuille. Toutes les classes d'actifs peuvent être frappées par ce phénomène, y compris le refuge de dernier ressort que représente l'or. Le métal jaune a ainsi baissé de 3,10 %, à 859 dollars l'once, vendredi.
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