Le financement des régions espagnoles enfin résolu

éformePlus d'un an de négociations, souvent tendues, entre gouvernement central et régions aura été nécessaire pour parvenir à un accord. Mais l'Espagne a enfin son nouveau modèle de financement des régions. Un modèle alambiqué aux objectifs parfois contradictoires. Il sera formellement approuvé aujourd'hui. L'objectif principal de cette réforme était, selon la ministre de l'Économie, Elena Salgado, d'assurer la même qualité des services publics (santé et éducation notamment) à tous les Espagnols, indépendamment de leur lieu de résidence. Le deuxième objectif était de réduire les écarts de transferts entre régions, qui peuvent atteindre jusqu'à 40 % par habitant entre les régions les mieux et les moins bien loties. L'écart ne pourra plus désormais dépasser 25 %, ce qui est évidemment contradictoire avec le premier objectif de réduire les inégalités entre régions. Ce sont d'ailleurs les régions les plus riches, et singulièrement la prospère Catalogne (19 % du PIB), qui ont fait pression en faveur de ce nouveau modèle. Le précédent datait de 2001 et n'était plus en phase avec les évolutions démographiques, en raison notamment de l'importance des flux migratoires qui se sont concentrés dans les régions riches. surenchères coûteusesEn huit ans, le nombre de résidents en Espagne a augmenté de 6,5 millions de personnes. Les Catalans demandaient un réajustement en fonction du surcoût induit par cette explosion démographique. Ils exigeaient, en outre, que les transferts par habitant soient supérieurs à la moyenne nationale. Une revendication critiquée par les régions les moins avancées, qui a débouché sur une surenchère généralisée, chaque région proposant les critères d'attribution de la manne d'État les plus favorables possibles : le nombre de jeunes en âge scolaire, le vieillissement de la population, la dispersion du territoire ou encore l'insularité.Comment résoudre un tel sudoku, selon le terme de l'ancien ministre de l'Économie, Pedro Solbes ? D'abord en mettant sur pied un système alambiqué qui ne compte pas moins de quatre fonds répondant chacun à des objectifs différents. Mais, surtout, en offrant davantage à tous : d'une part, en augmentant la part des régions dans le recouvrement fiscal (voir encadré) et, d'autre part, en mettant sur la table une enveloppe supplémentaire, dont le montant n'a cessé de croître jusqu'à atteindre 11 milliards d'euros (1 % du PIB), dont 35 % pour la seule Catalogne. Une prodigalité qui permet au gouvernement de clore un chapitre délicat pour la cohésion nationale, mais qui, en ces temps de vaches maigres et de chute brutale du recouvrement fiscal, ne facilitera pas le retour à l'équilibre des comptes publics !
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