Cushing déboussole

Carrefour de pipelines au centre des États-Unis, Cushing, en Oklahoma, joue plus que jamais les goulets d'étranglements. Au lendemain d'une dégringolade de 7 %, le pétrole léger américain (WTI) pour livraison en mars a rechuté vers les 34 dollars hier. L'arrivée à échéance, vendredi, du contrat de mars sur le WTI accentue la nervosité des intervenants, qui anticipent aussi avec angoisse la publication du niveau des stocks de Cushing, cet après-midi. Selon le consensus, ils devraient de nouveau rebondir de 3 millions de barils. Or si tous les pipelines vont vers Cushing, la répartition du pétrole se fait ensuite par la route ou le train. Et en l'absence de demande, la circulation est donc bloquée. paroles sibyllinesLa congestion des réservoirs de Cushing accentue la pression sur les cours du WTI, qui sont également victimes d'une accélération de la spéculation sur le pétrole par des voies détournées. Parmi les responsables de la désorientation du baril, le fonds United States Oil Fund, qui agrège de plus en plus de positions à terme sur le pétrole, serait la cible d'une attention accrue des autorités américaines. Le fonds a d'ailleurs modifié son mode de fonctionnement, annonçant que le passage d'une échéance à une autre se ferait désormais sur quatre jours et non plus un seul. Une modification qui ne que devrait modérément relâcher la pression sur le contrat du WTI, selon Olivier Jakob, chez Petromatrix, qui préfère désormais calculer son propre indice plutôt que de s'appuyer sur l'existant. Il se réfère à la fois au WTI, au brent et à l'oman, les trois pétroles bruts sur lesquels des contrats à terme existent, mais aussi au niveau de production des différentes huiles selon leurs origines. Suivant ce mode de calcul, le baril de pétrole valait hier 40 dollars, soit 5 dollars de plus par rapport à son plus-bas de décembre.La déroute du mode de fixation des prix du pétrole aux États-Unis rend les paroles de l'Opep quelque peu sibyllines. Ainsi, le secrétaire général de l'organisation, le Saoudien El-Badri, a déclaré mardi qu'une nouvelle réduction de la production du cartel serait incontournable lors de la prochaine réunion du 15 mars si le baril restait durablement en dessous des 40 dollars. Un chiffre qui renvoie a priori au panier de l'Opep, qui cotait 39,89 dollars hier, mais qui intègre de facto le cours du WTI puisque le niveau de la demande de pétrole dépend directement du prix du pétrole dans le premier pays consommateur au monde.
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