La SNCF au crible de l'Autorité de la concurrence

La SNCF est dans le viseur de l'Autorité de la concurrence. Cette dernière, qui s'est saisie du dossier elle-même pour la première fois, dans le cadre de ses nouvelles prérogatives, se penche sur les difficultés de concurrence « susceptibles d'intervenir dans la phase décisive d'ouverture de ce march頻 dans le secteur ferroviaire. Ses objectifs ? Identifier les éventuels problèmes liés à une « position privilégiée » de l'opérateur ferroviaire historique dans le domaine de l'intermodalité (l'exploitation coordonnée de différents modes de transports), alors que le marché du train s'ouvrira à la concurrence dès le 1er janvier 2010, avec la privatisation des lignes transfrontalières. Elle rendra un avis public « au plus tard en octobre ».Car la SNCF, ce n'est pas que du train. L'opérateur vient notamment de rafler l'exploitation du tramway de Bordeaux à son concurrent privé Veolia, via sa filiale de transport urbain Keolis qui vient plus modestement de racheter un autocariste situé en Indre-et-Loire (près de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires). Fer de lance d'une SNCF en quête de diversification, Keolis vient aussi d'absorber Effia, la filiale parkings et services de la SNCF, qui vise le marché des gares françaises.omniprésenceOr, celles-ci sont aussi gérées, rénovées et financées en partie par l'entreprise publique, pour le compte de Réseau ferré de France. De quoi influencer les élus à la tête des autorités organisatrices des transports ? C'est ce que devra éclaircir l'Autorité de la concurrence. Elle vérifiera notamment que les informations détenues par la SNCF sur les opérateurs en gare ? parmi lesquels ses concurrents actuels et à venir ? ne sont pas stratégiques. Notant également que les filiales de l'entreprise publique sont présentes « sur l'ensemble de la chaîne des transports », le gendarme se demande si cette « capacité à assurer des prestations intermodales » nécessite qu'il « prenne des précautions particulières afin de préserver la concurrence dans l'attribution des marchés ».De son côté, le président de la SNCF Guillaume Pepy plaide la bonne foi, soulignant vouloir « réformer avant même l'arrivée des concurrents ». Conformément aux recommandations du rapport de la sénatrice Fabienne Keller, le groupe vient de transférer l'ensemble des activités liées aux gares dans une « entité indépendante »? sous l'autorité directe de Guillaume Pepy. Cela suffira-t-il ? « Nous allons définir quels services devront être accessibles pour tous, en toute transparence, et assurés par la SNCF », note l'Autorité de la concurrence. Sur les lignes entre la France et l'Italie, les trains de l'opérateur ferroviaire italien Trenitalia arriveront dans les gares françaises dès 2010. Air France et Veolia, qui pourraient s'allier sur ce thème, ainsi que Deutsche Bahn restent en embuscade. Marine Relingerobjectifs : Identifier les problèmes liés à la position privilégiée de l'opérateur dans le domaine de l'intermodalité.
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