La guerre, c'est du cinéma

écransCet homme-là ne se refuse rien. Ni la palme d'or en 1994 pour « Pulp Fiction ». Ni de réécrire l'Histoire avec « Inglorious Basterds », son dernier film. Il est comme ça, Quentin Tarantino. Et jusque-là, ça lui a plutôt bien réussi. Sauf que l'?uvre distrayante, spectaculaire et grinçante qu'il livre aujourd'hui souffre de quelques longueurs. Et ce ne sont pas les douze minutes rajoutées entre la projection cannoise, où le film était présenté dans une version de 2?h?28, et sa sortie nationale qui risquent d'arranger les choses.Mais place à l'intrigue. « Il était une fois », comme l'écrit le réalisateur en exergue de son film, une ferme de la campagne française, en 1941. C'est là que la famille Dreyfus a trouvé refuge avant d'être démasquée par le redoutable colonel SS Landa (Christoph Waltz) qui n'hésite pas à mettre le feu à la maison, laissant ainsi tous ses habitants brûler vifs. Tous sauf une. La jeune Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) parvient heureusement à s'enfuir vers Paris où elle prend la direction d'une salle de cinéma. Pendant ce temps, un groupe de G.I. d'origine juive allemande, emmené par Aldo l'Apache (Brad Pitt), prend un malin plaisir à scalper les dignitaires nazis qui lui tombent sous la main, semant la terreur auprès des instances du IIIe Reich.hommage à Sergio LeoneUne fois de plus, Tarantino signe une très belle ode au 7e art. Chez lui, les espions britanniques sont d'anciens critiques de cinéma. La bande d'Aldo l'Apache rappelle celle des « Douze Salopards », et les scènes tournées à la campagne tiennent du western, jusque dans le choix de la musique proche de celle d'Ennio Morricone. Très bel hommage à Sergio Leone.Mais ce sont surtout les codes du film de guerre que s'amuse à revisiter ici Tarantino en y insufflant un humour férocement drôle, une violence très crue, des plans virtuoses et des zestes de film gore. À cela il faut rajouter une épatante direction d'acteur. Ancien de « Derrick », Christoph Waltz s'est imposé comme la révélation du dernier Festival de Cannes, méritant amplement son prix d'interprétation. Dans le rôle d'une actrice allemande espionnant pour le compte des alliés, Diane Kruger révèle des facettes de son talent que l'on ne connaissait pas encore et Brad Pitt excelle à jouer les crétins bas de plafond. Seule Mélanie Laurent n'arrive pas à trouver le ton juste. Dommage. n
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