PS  : Royal joue le premier tour

Si on ne passe pas au premier tour, c'est sans doute fini. » La confidence vient d'un proche de Ségolène Royal. Inquiet mais confiant dans la capacité de l'ex-candidate à la présidentielle à gagner dès jeudi un plébiscite militant face au front qui s'est constitué autour de Martine Aubry, avec l'appui de Bertrand Delanoë. Ségolène Royal et ses lieutenants ont sorti l'artillerie lourde pour pilonner l'axe de fer qui menace leur tentative de conquête du Parti socialiste. « On voit l'éternel retour à l'?uvre. Avec Martine Aubry, il y a Laurent Fabius, avec Bertrand Delanoë, il y a Lionel Jospin », a déclaré lundi sur France 3 la présidente de Poitou-Charentes. Le climat s'est d'ailleurs fortement envenimé entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. La première a accusé le second d'avoir enfreint le « code de l'honneur politique » en appelant à voter « massivement » pour Martine Aubry après avoir proclamé sa neutralité au congrès de Reims. « Le sens de l'honneur, c'est défendre avec constance des convictions sincères », a répliqué Bertrand Delanoë, rappelant qu'il laissait « la liberté de vote » aux membres de son courant. Une liberté que beaucoup pourraient être tentés d'utiliser. À commencer par François Hollande, écartelé entre sa répulsion pour l'alliance Aubry-Fabius-Strauss-Kahn-Jospin et ses incertitudes sur le parti que veut bâtir Ségolène Royal. Le premier secrétaire sortant refuse pour l'instant de se prononcer mais plusieurs de ses proches, comme les députés André Vallini et Jean-Yves Le Drian, ont annoncé qu'ils choisiraient Ségolène Royal. C'est d'ailleurs à François Hollande et plus généralement aux « légitimistes » du parti que s'est adressée hier la présidente de Poitou-Charentes. déchiruresLa constitution d'un front anti-Royal ? « Ce n'est pas la première fois que le vote des militants n'est pas respecté par ceux-là mêmes qui sont encore en scène », a-t-elle dit sur France Inter, rappelant la victoire relative de sa « motion » lors du scrutin interne du 6 novembre. Mais rappelant aussi implicitement aux « éléphants » du PS les déchirures de la primaire de 2006 et de la présidentielle de 2007. Sans oublier la fracture du référendum sur la Constitution européenne de 2005. Ségolène Royal a toutefois reconnu que la situation se compliquait « arithmétiquement » pour elle à l'approche du scrutin. Tandis que dans le camp de Martine Aubry on continue d'afficher une certaine sérénité, jugeant que les quelque 233.000 adhérents socialistes appelés aux urnes auront un choix clair à faire entre Ségolène Royal, accusée de vouloir faire du PS un parti de « supporters » pour la présidentielle de 2012, et la maire de Lille, qui défend un parti de militants « ancré à gauche ».Jack Lang a appelé hier les socialistes à « faire bloc » autour de Martine Aubry, au risque d'accentuer encore l'image de l'affrontement entre la « rénovatrice » Ségolène Royal et les tenants du « vieux parti ». Un duel que refuse l'outsider Benoît Hamon. Il compte s'imposer en demandant aux militants de rejeter l'« esprit de revanche » qui sévit, selon lui, aussi bien côté Royal que côté Aubry. L'eurodéputé est « inquiet » d'un débat qui « dégénère » et estime que le péril n'est rien de moins que la « disparition » du Parti socialiste. Si aucun des trois candidats n'atteint 50 % des voix jeudi, le second tour sera organisé vendredi.
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