chronique des marchésa regarder la descente aux enfers du prix du brut léger américain (WTI), dont le cours est tombé hier sous les 38 dollars, la décision historique de l'Opep a fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau? Certes, tout le monde s'interroge sur la discipline de l'organisation des pays producteurs de pétrole et l'égoïsme de la Russie, dont l'effort se limitera à la baisse de ses extractions pour cause de sous-investissement dans ses champs pétroliers. Mais le WTI apporte-t-il réellement la réponse du marché aux mesures prises par les membres de l'Opep?? En effet, on constate un écart de plus de 5 dollars entre le brent de la mer du Nord et le WTI. L'explication vient du décalage d'échéances, puisque le brent cotait hier sur l'échéance février quand le brut américain se négociait encore sur janvier. Et c'était cette nuit justement que roulaient les positions sur le WTI. De quoi expliquer une bonne part de l'écart et des mouvements observés hier ? le WTI perdant 1,70 dollar tandis que le brent n'abandonnait que 45 cents. Le WTI est coutumier de ces distorsions à chaque échéance mensuelle. Au mois de septembre, il avait ainsi bondi de près de 10 dollars? C'est que cette référence internationale s'appuie sur les seuls stocks du dépôt de Cushing, qui comptent à peine pour 10 % des inventaires américains. Mais cela ne suffit pas car on constate encore un écart résiduel de 2 dollars en faveur du brent pour les échéances de février, à l'opposé de l'écart normal en faveur du WTI, en raison de l'éloignement entre le Moyen-Orient et l'Amérique. Pour le justifier, les analystes relèvent que les stocks de Cushing représentent aujourd'hui le double (27 millions de barils contre 14) de ceux du mois d'octobre. Il ne faudrait donc pas voir dans les évolutions erratiques du WTI la réponse du marché à l'Opep. C'est plutôt le brent qu'il faut regarder. À 45 dollars hier soir, il se négociait à plus de 10 % de son cours à la veille du week-end. Le marché se tient donc en position d'attente pour voir dans les prochaines semaines si la discipline du cartel a été respectée. christophe tricaudIl ne faudrait donc pas voir dans les évolutions erratiques du WTI la réponse du marché à l'Opep. C'est plutôt le brent qu'il faut regarder.

latribune.fr

02 Jan 2009, 1:30

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