Nouvelle cure d'austérité à « Libération »

On pourrait parler de loi des séries. Après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2006, le quotidien traverse depuis plusieurs semaines une nouvelle zone de difficultés. Cascades de départs à la direction du journal, décès de Carlo Caracciolo, cofondateur du quotidien italien « La Repubblica » et deuxième actionnaire du journal (33,3 %), chute des ventes et conflit social suite au licenciement d'une salariée, en grève de la faim depuis dix jours.Après une belle année 2007 en termes de diffusion, le quotidien dirigé par Laurent Joffrin a accusé un recul de 6,8 % de ses ventes en 2008. Avec une diffusion moyenne de 123.350 exemplaires par jour, ce sont les ventes en kiosques qui ont particulièrement souffert ; le nombre d'abonnés est resté stable. Mais, grâce à une relative bonne tenue des recettes publicitaires, « Libération » a ramené son déficit à 1 million d'euros en 2008 (contre 12 en 2006). Pour se rapprocher de l'équilibre financier, le quotidien va subir une nouvelle série de mesures d'économies. Le non-remplacement d'un CDD sur deux, la réduction du nombre de piges, mais surtout les « départs négociés » de 8 à 9 personnes sur les 204 salariés que compte le quotidien, devraient épargner environ 1,8 million d'euros, afin de réduire les pertes du journal à 400.000 euros en 2009. Pour continuer le redressement de « Libération », Nathalie Collin, ancienne présidente de la maison de disques EMI en France, a pris la vice-présidence du directoire, remplaçant Denis Pierrard, directeur général. Autre départ : celui de Didier Pourquery, directeur délégué de la rédaction. investisseurs présentsDéstabilisé par le décès de Carlo Caracciolo en décembre 2008, le quotidien peut cependant compter sur son exécuteur testamentaire, Maurizio Martinetti, qui vient d'être nommé membre du conseil d'administration du journal. «Il soutiendra la stratégie que nous avons mis en place pour Libération» affirme Édouard de Rothschild, premier actionnaire avec 38,7 % du capital. En cas de problème de liquidité, les deux investisseurs répondront présents, assure une source proche du dossier. « Compte tenu de l'exploitation du journal et des nouvelles aides dégagées par l'État, ce ne sera pas forcément nécessaire », Édouard de Rothschild pense toutefois éviter une recapitalisation. Cécile Barbièreré
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