Mariage de géants dans l'électronique japonaise

La crise a eu raison des exigences de Goldman Sachs, l'un des actionnaires de référence de Sanyo. Alors qu'elle avait par deux fois rejeté l'offre de Panasonic, à 120 puis à 130 yens, la banque américaine, qui a annoncé cette semaine ses premières pertes trimestrielles depuis sa cotation en 1999, a finalement accepté une proposition à peine supérieure, de 131 yens par titre, débloquant l'opération.Le rachat de Sanyo par Panasonic, formellement annoncé hier, va créer un conglomérat pesant 120 milliards de dollars de chiffre d'affaires ( au taux de change actuel). Cette opération permettra à Panasonic, très présent sur le marché de l'électronique grand public, de s'offrir une place de choix sur celui des batteries rechargeables, dopant sa part de marché de 10 % à 38 % selon les analystes de Goldman Sachs, ainsi que sur celui des cellules photovoltaïques.La proposition de Panasonic valorise Sanyo à plus de 800 milliards de yens, soit 9 milliards de dollars. Le succès de l'opération semble a priori garanti, les trois actionnaires de référence de Sanyo ? Goldman Sachs et les banques japonaises Daiwa et Sumitomo Mitsui, qui détiennent conjointement 70,5 % des droits de vote de Sanyo ? accueillant « positivement » la proposition, selon le communiqué conjoint des deux groupes. Panasonic lancera formellement son offre sur l'ensemble du capital « aussi rapidement que possible », après différents délais liés aux problématiques réglementaires. Le groupe a indiqué qu'il financera pour moitié la transaction en émettant 400 milliards de yens d'obligations.synergiesLa plus grande fusion de l'électronique japonaise intervient dans une période difficile, alors que les entreprises d'électronique subissent de plein fouet le ralentissement de l'économie mondiale. Panasonic a ainsi publié le mois dernier un retentissant avertissement sur résultats, réduisant sa prévision de bénéfice annuel de 90 % et a annoncé plus de 1 milliard de dollars de charges exceptionnelles pour restructuration. Sanyo n'est quant à lui revenu dans le vert que l'an dernier après avoir enchaîné trois exercices déficitaires consécutifs et avoir licencié l'an dernier 15.000 employés, soit 15 % de ses effectifs.Dans leur communiqué conjoint, les deux groupes n'ont pas chiffré les synergies qu'ils attendent de l'opération, citant juste les traditionnelles pistes que sont les mises en commun des achats, des systèmes d'information ou des activités de logistique, entre autres. Le communiqué évoque également la nécessité d'une énigmatique « action drastique » ? non précisée ? « afin d'atteindre le potentiel de croissance de chiffre d'affaires et de bénéfices dans le contexte de récession économique mondiale ».L'opération s'avère en tout cas fructueuse pour Goldman Sachs, Daiwa et Sumitomo Mitsui qui avaient renfloué Sanyo en 2006 à hauteur de 300 milliards de yens et revendent deux ans plus tard avec une plus-value de 87 %. Elle rapproche également deux groupes qui ont des racines communes et sont tous deux basés à Osaka. Sanyo a été créé en 1947 par Toshio Ue, beau-frère de Konosuke Matsushita, le fondateur, en 1918, du groupe éponyme, depuis renommé Panasonic.
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