Comment LCH.Clearnet a géré la faillite de Lehman

Christophe Hémon, directeur général de LCH.Clearnet SA à Paris se serait bien passé d'un tel stress test. La chute de Lehman Brothers au 15 septembre a provoqué la stupeur. " Jamais LCH.Clearnet SA n'avait été confronté à une situation de cette nature ", reconnaît le dirigeant. Au 23 septembre, la chambre de compensation avait rempli sa mission : protéger le marché contre la défaillance de l'un de ses participants. Retour sur une semaine de gestion de crise. En réalité, Lehman Brothers était déjà sous étroite surveillance. " Nous avons plusieurs indicateurs pour évaluer la situation de nos membres, comme le niveau des credit default swaps ", explique Pierre-Dominique Renard, directeur chez LCH.Clearnet SA. Ce qui permet d'enclencher, par exemple, l'application d'un coefficient multiplicateur aux fonds exigés en garantie des positions.AMELIORATIONS POSSIBLES Dès le dimanche 14, une cellule de crise a été mise sur pied. Si le lundi matin, Lehman a fait face à ses appels de marge censés couvrir ses pertes, une notice de défaillance a été diffusée à la mi-journée aux régulateurs, aux Bourses et aux clients. Son accès aux marchés était donc coupé. Le transfert des positions clients et la liquidation des positions de la banque pouvaient commencer. Contrairement à la faillite de Refco en 2005, LCH n'avait plus d'interlocuteurs chez Lehman. " Côté PricewaterhouseCoopers [PwC], l'administrateur, la volonté était de conserver les positions pour compte propre. Mais il n'en était pas question pour LCH. Les sommes en jeu étaient colossales. Or, le marché était fiévreux et l'échéance septembre 2008 pour les options se profilait, dès le vendredi ", poursuit Christophe Hémon. Les contreparties à la liquidation ont d'ailleurs eu du mal à faire des prix." Dès le jeudi, pourtant il était clair que les dépôts de garantie de Lehman suffiraient à gérer la procédure ", poursuit Pierre-Dominique Renard. De quoi rassurer les clients. Et une partie du collatéral a été restituée à PwC. Fort de cette expérience, Christophe Hémon entrevoit des améliorations possibles pour LCH.Clearnet, comme des outils de valorisation ou un nombre plus étoffé de banques invitées à la liquidation.
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