C'est un peu le baromètre de l'état de fébrilité dans lequel se trouvent les acteurs du monde financier. Aussi, lorsque les actions repiquent du nez, lorsque les cours des matières premières flanchent à nouveau, et que le prix du pétrole s'allège sous la barre des 50 dollars, l'or, lui, rejoue pleinement son rôle de valeur refuge, et sûre.Et de fait, en début de semaine, la remontée de l'aversion au risque est allée de pair avec celle des cours du métal jaune. Même si elle a été tempérée par la reprise de Wall Street, hier, à la mi-séance. Les cours de l'once, s'ils se sont tassés, étaient en effet encore nettement au-dessus des plus bas touchés, la semaine dernière, le 20 avril, à 865 dollars l'once. En séance, ils évoluaient en effet encore autour de 881 dollars (contre 884,15 dollars la veille).« forces de rappel »Si les flux sur les trackers (Exchange Trade Fund), qui avaient permis de porter les cours de l'or à 1.000 dollars à la fin du mois de février, se sont stabilisés, d'autres éléments, qui avaient joué de manière négative et contribué au repli des cours depuis la mi-mars, redeviennent depuis peu favorables. « L'or bénéficie de forces de rappel », constate Emmanuel Painchault, gérant à la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, qui précise : « Depuis deux semaines, la demande de bijoux, qui avait disparu, montre des signes de reprise, tandis que l'offre de recyclage, elle, diminue. » Un signe important dans la mesure où la demande de bijoux compte pour les deux tiers de la demande globale, tandis que les trackers, eux, s'ils ont vu leur poids considérablement augmenter en début d'année, (ils représentent 1.625 tonnes aujourd'hui contre 321 tonnes en 2008), ne comptent encore que pour 9 %.À court terme, les analystes estiment que l'or devrait continuer d'évoluer en sens inverse des marchés d'actions. « Si la correction se poursuit quelques semaines encore, pronostique Tom Pawlicki, expert chez MF Global, l'or pourrait même renouer avec des niveaux de 915 à 930 dollars l'once, mais sans doute guère plus. » De son côté, Emmanuel Painchault pronostique que, « dans la situation actuelle, les prix de l'once devraient se maintenir dans une fourchette comprise entre 850 et 950 dollars ».Marjorie Bertouille

latribune.fr

06 Mai 2009, 1:47

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