Une journée particulière dans la campagne japonaise

Un jeune homme, aîné d'une famille aisée, décède en sauvant un enfant de la noyade. Chaque année, ses proches se réunissent pour commémorer sa mort. « Still Walking » déroule l'un de ces anniversaires.Depuis son premier film (« Maborosi ») il y a quinze ans, Kore-Eda Hirokazu impressionne tout le monde en collectionnant avec une grande constance des images d'une pureté éclatante. Pour son sixième long-métrage, ce quadragénaire décidément inspiré dépeint subtilement les relations forcément tendues qu'entretiennent les membres d'une famille divisée par le deuil.C'est avec une pudeur caractéristique du cinéma nippon que Hirokazu parvient paradoxalement à découvrir les affres de ces êtres. On comprend alors combien être désagréable avec quelqu'un ne signifie pas nécessairement lui en vouloir et, à l'inverse, se montrer irréprochable peut être le signe d'une apathie. Les acteurs chevauchent ces sentiments pour les cumuler, les révéler.Le film est sans cesse baigné d?une lumière splendide, entre l'aube et le crépuscule. Jamais aucun élément perturbateur ne s'insère dans l'intrigue, mais l'?uvre n'en est que plus puissante. réflexion sur le deuil« Still Walking » offre une formidable réflexion sur le deuil au sein de la famille, porté par une esthétique trouble, entre désespoir et renaissance. Hirokazu, après ses non moins beaux « After Life », « Distance » et « Nobody Knows », poursuit sur sa lancée, se présentant désormais comme l'un des potentiels maîtres du cinéma japonais. Pierre Castel
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