Passation de pouvoir à la tête de la Fédération des promoteurs-constructeurs (FPC). Jean-François Gabilla remettra jeudi les clés de la Fédération, qui regroupe 360 sociétés pesant 75 % du marché du logement, au promoteur montpelliérain Marc Pigeon, seul candidat à la succession. Le mandat de Jean-François Gabilla (juin 2006-juin 2009) aura été mouvementé. Les ventes de logements neufs se sont effondrées l'an passé. Mais, autant en 1991-1993, la crise immobilière avait suscité une crise financière, du fait des opérations hasardeuses des marchands de biens, autant en 2008 « la crise financière a largement amplifié le retournement du marché immobilier », attendu en raison du niveau des prix, explique Jean-François Gabilla dans un entretien à « La Tribune ».Le rebond du marché est d'autant plus « spectaculaire », insiste-t-il : les réservations n'ont reculé que de 5 % au premier trimestre après avoir plongé de 48 % au quatrième trimestre 2008 (sur un an glissant). « Au deuxième trimestre, elles seront sans doute équivalentes ou jusqu'à 10 % supérieures à celles du deuxième trimestre 2008. Jamais au cours des trente dernières années, la profession n'avait connu un tel effondrement? ni un tel rebond », indique-t-il.Le dispositif ScellierCe rebond, « toujours tiré majoritairement par le dispositif d'investissement locatif Scellier », n'est-il pas artificiel ? « Les 15.000 réservations enregistrées au titre du Scellier au premier trimestre sur les 25.000 réalisées à l'échelon national n'ont rien d'excessif au vu des besoins de logements locatifs, estime-t-il. Déboussolés par la Bourse, les particuliers se sont tournés vers la pierre. En 2007, 61.000 logements avaient été vendus à des investisseurs. »Toutefois, si les primo-accédants, aidés par le doublement du prêt à taux zéro (PTZ), sont revenus dans les bureaux de vente, le marché des particuliers qui revendent un logement pour en acquérir un second, un des « piliers » de l'immobilier neuf, « reste bloqu頻. L'extension aux immeubles d'habitation du pass-foncier, qui facilite l'accession à la propriété des foyers modestes, pourrait aider la promotion. Mais « nombre de collectivités locales y sont réticentes alors que l'effet de levier est considérable, note-t-il. Le pass-foncier peut être cumulé avec le PTZ majoré et le prêt d'accession sociale. En accordant une subvention de 2.000 euros, une mairie permet à un foyer de réduire son effort de 50.000 à 90.000 euros ».Même recentré sur des zones où les besoins locatifs sont censés être bien réels, le Scellier n'entraînera-t-il pas des dérives, comme le Robien ? Les promoteurs Akerys et Omnium Finance sont contestés pour avoir incité des particuliers à acheter des logements loués parfois moins chers que promis, quand ils ne sont pas vides? « La FPC n'est pas un ordre, répond Jean-François Gabilla. Elle ne peut intervenir qu'auprès de ses propres membres. Or Akerys et Omnium n'en font pas partie. » n

latribune.fr

03 Juill 2009, 1:57

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