Les banques se disent prêtes à jouer sur le crédit

Le plan de renforcement des fonds propres des six principaux groupes bancaires français à hauteur de 10,5 milliards d'euros a été bien accueilli par la profession. " C'est un signal fort aux Français. Ce plan donne les moyens aux banques de continuer de prêter de l'argent aux entreprises et aux particuliers ", souligne une source bancaire.76 MILLIARDS D'EUROS DE CREDITS SUPPLEMENTAIRESConcrètement, l'État va prêter de l'argent aux banques en souscrivant des titres de dette subordonnée considérés comme des quasi-fonds propres. En échange, les établissements bancaires s'engagent à faire progresser leurs encours de crédits aux acteurs de l'économie française de 3 % à 4 % en 2009, soit l'équivalent de 76 milliards d'euros supplémentaires environ.Les banques se sont engagées à rendre compte chaque mois et non plus seulement chaque semestre de leurs engagements, qu'il s'agisse de leur activité de crédit aux entreprises, aux collectivités locales ou aux particuliers. En matière de financement des entreprises, les PME les plus petites bénéficieront en particulier d'un accompagnement plus étroit afin d'adapter l'activité d'affacturage des banques à leurs besoins. Pour les entreprises qui se seraient vu refuser un prêt, la profession va renforcer son partenariat avec Oséo, la banque publique d'aide aux petites et moyennes entreprises. Si celle-ci apporte sa garantie, les candidats malheureux verront leur dossier réétudié. Du côté des particuliers, la profession bancaire s'engage enfin à chercher des " solutions personnalisées " pour les ménages qui ont contracté des crédits relais et n'arrivent pas à revendre à temps leur bien immobilier.Ces engagements pris, les banques se gardent de promettre un retour rapide à la prospérité. " Nous avons les moyens de prêter, encore faut-il que la demande suive. Tout dépendra d'une variable que nous ne maîtrisons pas : l'environnement économique ", conclut une source bancaire.Les prêts Immobiliers s'effondrentLe robinet se tarit. Voire s'assèche. Après avoir reculé de 11 % au premier semestre, la production de crédit bancaire a chuté de 26,3 % au troisième trimestre sur un an selon une étude de l'Observatoire crédit logement/CSA. Les difficultés rencontrées actuellement par les banques expliquent à elles seules cette restriction du crédit. Une frilosité à laquelle s'ajoute un renchérissement de son coût. Toujours selon cette étude, la hausse mensuelle du taux moyen des crédits progresse toujours de 0,1 % pour s'établir à 5,04 % au troisième trimestre. À cette date, 55,3 % des prêts ont été accordés à un taux supérieur à 5,00 % contre seulement 0,1 % en 2006. La conjonction de ces deux éléments amplifie le ralentissement du marché du neuf. Résultat, le nombre de mises en chantier approcherait les 360.000 unités cette année, contre 435.000 en 2007, loin de l'objectif élyséen (500.000 par an). Pour 2008, Michel Mouillart, professeur à Paris X, prévoit " une baisse de 20 % à 22 % des crédits ", inédite depuis 1974. L'ancien ne serait pas épargné, le nombre de transactions reculant de 140.000 unités par rapport à 2007 (700.000). Un retournement qui pèsera sur le financement des collectivités locales, en raison de la baisse des droits de mutation qu'il induit, et qui explique la tentation de certaines communes d'augmenter la fiscalité locale. Les solutions personnalisées promises par les banques pour les ménages ayant contracté des crédits relais permettront-elles d'atténuer le retournement global du marché du logement ? À voir...
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