Les défis de l'équipe Obama

Le montant du plan de sauvetage envisagé par la nouvelle équipe est énorme?: 3 % du PIB deux années consécutives, soit quatre fois les cadeaux fiscaux consentis en février dernier pour ? déjà ? relancer l'activité. Ces chiffres impressionnants sont également censés servir un autre objectif?: doper la confiance des consommateurs. Nul doute que l'économie réelle est touchée de plein fouet, mais le salut viendra aussi de la perception que les agents économiques ont de la crise elle-même et des efforts faits pour la combattre. Inclus dans le plan, les réductions d'impôts, les aides aux Etats et les investissements dans les infrastructures devront être une combinaison, que l'on espère gagnante, avec des effets immédiats et de longue haleine (infrastructures). Car si les récessions passées ont été de courte durée, on s'attend à une reprise poussive après 2009.Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n'aura été aussi élevé?: en 2009 comme en 2010, il atteindra pour chaque exercice plus de 1.000 milliards de dollars, soit 9 % du PIB. Pour l'heure, cependant, ce n'est qu'une préoccupation secondaire pour les élus du Congrès et la nouvelle équipe mise sur pied par le président élu, la première étant de relancer l'économie ? coûte que coûte. Et ce n'est sans doute qu'à la fin du mandat de Barack Obama que se posera la question de la politique budgétaire. Il faudra bien alors tenter de régler le problème, d'autant que la dette aura fortement progressé d'ici là. Dès 2010, cependant, les élus auront la possiblité d'y songer?: à cette date arriveront à échéance les cadeaux fiscaux consentis en 2001 et 2003 par les républicains. Autant de débats tendus en perspective.Barack Obama revoit à la hausse son plan de relance, dont il attend désormais la création de 3 millions d'emplois en deux ans, alors que le chiffre jusqu'ici retenu était de 2,5 millions de postes. Ce nouvel objectif, préconisé par Christina Romer, le chef des conseillers économiques du président élu, tient à la détérioration plus importante que prévu de la situation économique. Christina Romer estime en effet que l'économie américaine devrait perdre entre 3 et 4 millions d'emplois l'an prochain, ce qui porterait le taux de chômage au-delà de 9 %. Du jamais-vu depuis les 10,8 % atteints à la fin 1982. Les destructions d'emplois ? plus de 500.000 pour le seul mois de novembre 2008, sont massives. Il faut remonter à 1974 pour trouver un mois aussi mauvais. La récession, qui aurait débuté dès décembre 2007, devrait se poursuivre tout au long de l'année 2009.
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