Grandes man ? uvres autour de la téléphonie fixe en Russie

Moscou prépare une énième restructuration alors que la privatisation du groupe est régulièrement reportée.En Russie, c'est le contrôle, ou rien. Les tergiversations autour de l'ouverture du capital du holding télécom Svyazinvest en sont l'illustration. Surpris de l'évaluation, insuffisante à son goût, faite par Ernst & Young de sa part de 25 % dans Svyazinvest (à savoir 688 millions de dollars), Sistema ne veut plus la vendre à l'État. Cette participation, portée par sa filiale Comstar, avait été estimée à 1,9 milliard de dollars en octobre dernier. À ce prix, le holding privé Sistema se dit plutôt disposé à augmenter sa participation dans Svyazinvest. Toujours contrôlé à 75 % par l'État russe, Svyazinvest qui détient tous les réseaux régionaux de télécommunications fixes, fait rêver depuis longtemps les investisseurs. Surtout dans la perspective d'une libéralisation imminente des tarifs interrégionaux.échange d'actifsIoulia Belous, porte-parole de Sistema estime que « l'évaluation est basée sur des prévisions très conservatrices. Nous nous proposons à l'État comme un gestionnaire plus efficace pour Svyazinvest ». Selon Ivan Kim, analyste chez Renaissance Capital à Moscou, cette man?uvre est « destinée à mettre la pression sur l'État pour revaloriser la part ». En 2006, le groupe Sistema avait déboursé 1,3 milliard de dollars pour prendre un quart du holding public. La banque d'investissement russe UralSib estime aujourd'hui cette part à 1,1 milliard de dollars, soit 60 % au-dessus de l'évaluation d'Ernsk & Young.Le gouvernement a réagi en indiquant n'avoir pas l'intention de vendre des parts de Svyazinvest. Moscou prépare une énième restructuration alors que la privatisation du groupe est régulièrement reportée depuis près d'une décennie. La refonte de Svyazinvest passerait par la consolidation de l'ensemble de ses filiales au sein d'un opérateur unique dont il détiendra la majorité. Aussi, le gouvernement envisage un échange d'actifs, récupérant 25 % de Svyazinvest contre les parts de ce dernier dans le réseau de lignes fixes moscovite MGTS déjà contrôlé par Sistema.Ce n'est pas la première fois que les atermoiements étatiques autour du groupe irritent les investisseurs. George Soros, qui avait acheté 25 % de Svyazinvest en 1997 pour 1,8 milliard de dollars (certain que le reste du groupe serait rapidement privatisé) pour la revendre 625 millions de dollars en 2004, avait évoqué cet épisode comme « le pire investissement de ma carrière ». Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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