Scandale Madoff  : les victimes en Europe s'organisent

Les victimes de l'escroquerie Madoff au travers des fonds luxembourgeois Lux Alpha et irlandais Thema International commencent à s'organiser, en allant chercher conseil auprès des grands cabinets d'avocats. De riches particuliers basés à Paris et Bruxelles, des Sicav, ainsi que des sociétés de gestion de « family office » ont contacté l'avocat parisien Jean-Pierre Martel pour le charger de récupérer, dans le cadre d'une action conjointe, leur investissement dans le fonds luxembourgeois Lux Alpha. D'autres investisseurs ont contacté les cabinets Clifford Chance, Latham&Watkins, ou encore Gide, Loyrette, Nouel.Pour avoir quelque chance d'obtenir l'indemnisation de leurs clients, les cabinets ont élaboré des tactiques similaires : poursuivre les dépositaires des fonds, à savoir les grandes banques UBS pour Lux Alpha et HSBC pour Thema International, ainsi que leur société d'audit, Ernst&Young pour le premier, et Price Waterhouse pour le second. Avec un argument de poids : si les investisseurs passaient par ces fonds, c'était précisément pour bénéficier de la garantie offerte par des dépositaires solides et par des auditeurs de renom, avec la protection de la réglementation européenne. clarté exigéeAussi, pour eux, toute tentative de s'exonérer de leurs responsabilités ruinerait à la fois la réputation des banques incriminées, comme celle de la place de Luxembourg (qui vient de reconnaître que les fonds domiciliés dans le Grand Duché sont exposés à hauteur de 1,9 milliard d'euros). Avant d'intenter une action en justice, les plaignants entendent obtenir des réponses claires des banques mises en cause. Pour l'instant, HSBC, qui pourrait être mise en cause dans l'affaire Madoff à plusieurs titres, en tant que dépositaire et en tant que gestionnaire de fonds, s'est drapée dans le silence. Tandis que UBS a affirmé qu'elle n'était pas concernée, bien qu'étant au c?ur du fonctionnement de Lux Alpha (voir « La Tribune » du 18 décembre). Son désengagement de la gestion du fonds Lux Alpha à trois semaines du scandale, et la publication d'un nouveau prospectus le 10 décembre, soit la veille de l'arrestation de Bernard Madoff par le FBI, ont nourri de forts soupçons sur l'état de ses connaissances sur la situation réelle de Madoff Investment bien avant que l'information ne soit publique. Valérie Segond
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