Le cycle rassurant de la réassurance

chronique de la volatilitéLe malheur des uns fait parfois le bonheur des autres ! Les destructions massives de valeur dans le secteur financier sont une très bonne nouvelle pour le cycle de la réassurance, au premier chef pour Warren Buffett et sa société Berkshire Hathaway (actionnaire de General Re), mais également pour le leader européen Munich Re et pour le français Scor. Faute de capital suffisant pour réassurer les risques, les derniers entrants opportunistes sortent du marché, créant un déséquilibre offre/demande favorisant la hausse des tarifs. En particulier en Floride qui représente 5 % du marché de la réassurance en raison des ouragans. Ainsi, selon les analystes d'Exane BNP Paribas, la tendance actuelle fait état d'une augmentation des primes de 8 % en moyenne sur les traditionnelles renégociations de contrats du début d'année. Munich Re apparaît sans aucun doute comme le grand gagnant de la baisse de capacités des réassureurs financiers et comme l'une des sociétés les plus rassurantes du secteur selon les marchés dérivés et de crédit. En effet, son action présente la deuxième plus faible volatilité implicite du secteur de l'assurance, observée sur les options à 3 mois, à peine plus élevée que celle du Lion de Trieste (Generali) et 30 points inférieure à celle de son concurrent direct Swiss Re. Grâce à la qualité de son portefeuille d'actifs faiblement exposé aux actions et à la solidité de son bilan, la dette de Munich Re affiche, elle, le coût de l'assurance de crédit (CDS) le plus faible de l'ensemble des places financières européennes. Et le retour à l'actionnaire reste intact. Le rendement dividende aujourd'hui supérieur à 5 % est sécurisé, et malgré le rachat de Hartford Steam Boiler à AIG pour 531 millions d'euros en décembre 2008, le groupe maintient son programme de rachat d'actions. La principale menace pourrait venir de la recherche de diversification des fournisseurs par ses clients. De son côté, Scor revient en grâce. Fort de près de 3 milliards d'euros en cash et d'une meilleure diversification de ses marchés grâce à la récente acquisition de Converium, le réassureur français se paye aujourd'hui le luxe de voir sa dette mise sous surveillance positive.munich re apparaît comme le grand gagnant de la baisse de capacités des réassureurs financiers et comme l'une des sociétés les plus rassurantes du secteur.Par Laurent Roussel, Exane Derivative
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.