Alain Prost ? : « Ne perdons pas le Grand Prix de France »

Propos recueillis par Julien FébreauDeux ans sans Grand Prix de France, est-ce que cela vous inquiète??A. P. ?: Moi, cela fait vingt ans que je suis inquiet. Quand j'étais champion du monde en 1985, je disais déjà que c'était l'arbre qui cachait la forêt. Il n'y a jamais eu quelque chose pour continuer ce que les gens ont fait dans ces années-là avec Renault, Elf et une ou deux personnes qui étaient vraiment des moteurs. à l'époque, il y avait une vraie volonté du pouvoir sportif, des sponsors et des constructeurs. Ce n'est pas cette année qu'on a perdu cela. On l'a perdu depuis des années. C'est très difficile et d'autant plus avec le contexte économique. Mais le sport automobile représente énormément d'emplois. En Angleterre, ce sont des milliards d'euros autour des équipes. Je regrette que, dans ce pays, on ait tout mais on n'arrive pas à se mettre en synergie. C'est malheureux.Dans le cas du projet que vous portiez avec Lagardère, il n'y avait rien d'autre à faire que de renoncer??A. P.? : Oui, c'était un projet purement privé. Si vous savez dès le départ que vous allez perdre tant de millions d'euros par an et que vous n'avez que des ressources privées, ce n'est pas possible. On ne peut pas dépenser l'argent que l'on n'a pas. On n'avait pas assez d'aides de chaque côté.Aujourd'hui, est-ce que la France est encore une terre d'accueil de la F1??A. P.? : Il y a des problèmes de nuisance et on est entré dans cette ère du zéro nuisance, zéro pollution, mais d'une manière tellement peu objective que, finalement, on ne peut plus rien faire. On est d'accord pour dire qu'il faut réduire les nuisances. Mais, d'un autre côté, il y a cet événement qui représente beaucoup en termes d'image pour le pays, pour le tourisme, pour la technologie. Si on n'est pas capable de garder des événements comme ça, peut-être qu'un jour on perdra Roland-Garros pour les mêmes raisons. Il n'y a pas de vraie volonté politique derrière et il n'y a pas cet engouement. Entre un projet très bon et un projet moyen, le moyen sera toujours meilleur si tout le monde est derrière en synergie. Un événement comme celui-là dans le Val d'Europe, à côté de Disney, c'était une dizaine de millions d'euros de TVA et plus de 2,5 millions d'euros de taxes sur les spectacles. C'est important pour un pays. Sincèrement, ne perdons pas ça.Des rumeurs courent. On a parlé que vous et Lagardère pourriez vous greffer à un autre dossier, on parle de celui de Flins???A. P.? : Au début, il n'y avait qu'un projet (celui de Lagardère, Ndlr). Un projet voulu par Bernie Ecclestone. On a travaillé sur ce projet en tant que promoteur potentiel. S'il y a un autre projet, on va voir si on se place sur ce projet en promoteur, si Bernie Ecclestone le veut et que tous les ingrédients sont là pour aider à faire le meilleur événement possible.2011, Flins, c'est ce qui paraît le plus probable???A. P. ?: Depuis le début, je me suis toujours réservé de critiquer ou de donner mon avis. La situation est plus ouverte maintenant. Pour Flins en 2011, il y a déjà des choses qui ont été votées au conseil général des Yvelines (120 millions d'euros d'aides, Ndlr). C'est le seul dossier qui me paraît viable aujourd'hui. Le projet d'un Grand Prix à Flins en 2011, c'est le seul dossier qui me paraît viable aujourd'hui. »
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