Les gérants préparent la nouvelle année

Le meilleur moyen de tourner l'une des pages les plus noires de l'histoire boursière n'est-il pas encore d'en éliminer les traces ? Surtout lorsque le contexte s'y prête. Alors que la fin de l'année s'approche, l'heure est aux traditionnelles opérations d'habillage de portefeuilles, aussi appelées « window dressing » par les Anglo-Saxons. Toute la question est maintenant de savoir quels impacts de tels mouvements pourraient avoir sur les cours des actions. Le tout dans un environnement où le moindre courant acheteur ou vendeur peut entraîner d'importants décalages. Car, comme le rappelle Romain Boscher, directeur de la gestion actions chez Groupama, « le quatrième trimestre a été marqué par des volumes très creux ». Et d'ajouter : « Le manque de visibilité, alimenté par la menace déflationniste, a été de nature à aggraver cette tendance. » Globalement, on constate que les valeurs les plus touchées sur l'année ne sont pas forcément celles qui font l'objet d'achats à bon compte de dernière minute. Au contraire. Tel que le souligne François Genovese, gérant associé chez Quilvest & Associés, « la profession aurait plutôt tendance à éliminer les sociétés qui n'offrent que très peu d'espoirs de rebond. Notamment dans les secteurs de l'automobile, de l'immobilier et de la banque ». Les reculs hebdomadaires de 8 à 30 %, de Crédit Agricole, Société Générale, BNP Paribas et Peugeot en sont une bonne illustration. « Un gérant peut vouloir se débarrasser de certaines lignes pour ne plus détenir des valeurs ayant enregistré de piètres performances sur l'année mais aussi parce qu'il souhaite, parfois, sortir de sociétés très mal armées pour affronter 2009 et susceptibles de présenter un risque de défaut », note Romain Boscher. C'est le cas d'Alcatel-Lucent qui a cédé 10 % sur une semaine. une idée fixe : rebondirÀ l'inverse, d'autres titres, réputés plus défensifs, sont susceptibles de bénéficier d'arbitrages favorables. François Genovese cite, par exemple, Danone et France Télécom. Tandis que Jean-Patrice Prudhomme, directeur de la gestion privée chez Barclays Asset Managers, préfère, quant à lui, des actions comme Carrefour, EDF et Total. Dès lors, une idée prédomine : repartir sur des bases saines pour mieux rebondir ou plutôt pour mieux faire face à un début d'année 2009 qui s'annonce plutôt agité. « Plusieurs incertitudes demeurent comme le degré d'efficacité des différents plans de relance menés aux États-Unis, en Europe et en Asie ainsi que les effets du désendettement des ménages américains qui risquent de se révéler douloureux », glisse Bruno Vanier, directeur de la gestion actions chez Rothschild Asset Management. Tout en estimant que « la faible rémunération du cash pourrait réinciter les investisseurs à acheter des actifs ». De son côté, Romain Boscher, voit mal « comment le marché pourrait faire beaucoup mieux que se stabiliser au premier trimestre ». Notamment à cause de la poursuite des « rachats nourris par une volatilité élevée et des performances boursières décevantes alors que de nouvelles alertes sur résultats sont à prévoir ». Fabio Marquetty
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