La mainmise de l'Etat continue de faire débat

L'attitude de l'état dans la fusion entre les Banques Populaires et les Caisses d'épargne continue de faire des vagues. Un conseil de surveillance des Caisses d'épargne s'est tenu hier soir pour discuter des « conditions d'intervention de l'état », à laquelle les barons locaux s'étaient déjà opposés jeudi soir. Répondant à l'AFP, le président du conseil, Yves Hubert, a jugé « scandaleux » que l'état impose aux Caisses d'épargne, en plaçant ses représentants au conseil du futur ensemble, une tutelle dont elles s'étaient libérées à grand frais en 2006. Des « méthodes de voyou », estime même une source anonyme. Reste à voir si les barons locaux, qui se sont réunis en privé avant le début du conseil de surveillance dans l'espoir d'arrêter une position commune, pousseront la rebellion jusqu'à s'opposer à l'intrusion de l'état. Une telle décision semble toutefois peu plausible dans la mesure où elle remettrait en cause l'aide publique et mettrait ainsi en danger l'avenir de leur établissement. Revenant sur la désignation de François Pérol à la direction générale du futur groupe, Nicolas Sarkozy a voulu couper court à la polémique. dupont soutenu par l'étatHier à Rome, le président de la République a laissé entendre que cette nomination avait reçu l'aval de la commission de déontologie, ajoutant qu'il n'y avait « pas de problème » de conflit d'intérêts. Le secrétaire général adjoint de l'élysée devrait être nommé directeur général délégué des Caisses d'épargne et des Banques Populaires d'ici à demain pour prendre ses nouvelles fonctions lundi. Le futur groupe sera doté d'un conseil d'administration où siègeront deux à quatre représentants de l'état, outre les sept administrateurs de chaque camp. Le conseil d'administration devrait être présidé par un représentant des Banques Populaires. Seul candidat déclaré, leur patron Philippe Dupont semble assuré du soutien de l'état. Le conseil d'administration de sa banque lui a aussi renouvelé son soutien hier soir. Mais il lui faudra conserver cette confiance jusqu'à l'élection formelle, qui ne pourra intervenir qu'après la constitution du groupe au printemps, voire à l'été. Ce qui ne semble pas acquis, bon nombre de dirigeants « bleus » n'étant pas prêts à lui pardonner sa responsabilité dans les déboires de Natixis, leur filiale commune avec l'écureuil. En attendant, les modalités de l'aide publique se précisent. L'état va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. Une première moitié correspond à la deuxième tranche du plan de soutien au secteur bancaire et devrait se faire sous forme de titres hybrides, comme pour la première tranche. rembourser rapidementL'autre moitié sera versée à travers la souscription d'actions préférentielles avec une possibilité de les convertir en actions ordinaires au bout de trois ans. à la fin 2008, les deux mutualistes avaient déjà reçu une première tranche de 2 milliards d'euros. Cette menace de voir entrer directement l'état au capital a pour objet d'inciter les Caisses d'épargne et les Banques Populaires à rembourser rapidement l'aide publique. Avec un taux d'intérêt compris a priori entre 10% et 12%, les actions de préférences coûteront cher au futur groupe. D'autant plus qu'il disposera de peu de revenus puisque seul Natixis lui fournira des dividendes substantiels à condition d'être bénéficiaire. Pour compenser cela, la participation de 17,7% de l'écureuil dans CNP Assurances sera finalement apportée au nouvel ensemble pour une valorisation d'environ 1,5 milliard d'euros. Selon une source proche, un mécanisme prévoyant de refacturer une partie des intérêts aux deux réseaux pourrait être mis en place pour aider l'organe central à les payer.
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