SNCF  : la reconfiguration syndicale sur les rails

Leurs grèves coûtent 100 millions d'euros par jour à la SNCF et paralysent le pays. Demain, les 158.000 cheminots de l'entreprise publique sont appelés aux urnes, pour élire leurs représentants syndicaux. La loi du 20 août 2008, prévoyant que seules les organisations syndicales totalisant plus de 10 % des voix seront « représentatives », promet une redistribution des cartes historique à la SNCF? avec un certain nombre d'incertitudes.Quelles seront les victimes du nouveau cadre législatif ? Lors du précédent scrutin en 2006, seules quatre organisations ont atteint les 10 % nécessaires pour siéger aux comités d'établissement (CE), lieu des négociations sociales. Il s'agissait de la CGT (40,1 %), de Sud Rail (14,9 %), de l'Unsa (14,4 %) et de la CFDT (11,58 %). La CFTC, qui totalisait 8,1 % des voix en 2006, FO (6,6 %), le syndicat des conducteurs Fgaac (3 %) et CFE-CGC (1 %) sont théoriquement menacés. Le mercato qui s'est déroulé ces derniers mois en coulisse a débouché sur l'affiliation (en cours) de la Fgaac à la CFDT. « risques de rejet »De leur côté, FO et CFE-CGC présentent systématiquement des listes communes, parfois rejoints par la CFTC. Les observateurs soulignent « la traditionnelle stabilité des votes à la SNCF », mais notent une légère perte de vitesse de la CGT (? 4 % en 2006) qui « pourrait faire l'affaire » du jusqu'au-boutiste SUD Rail, largement médiatisé lors des dernières grèves. Pour la première fois, les cheminots du fret voteront pour un CE distinct des 23 CE régionaux.Quoi qu'il en soit, le camp des « réformistes », mené par l'Unsa et la CFDT, pourrait ne pas sortir indemne du scrutin, dont la principale inconnue reste le score de l'alliance CFDT-Fgaac. « Pour toute greffe de cette ampleur, il y a des risques de rejet ! » note un représentant CFTC. Le scénario selon lequel la CFDT n'atteindrait pas les 10 %, perdant sa représentativité au niveau national, est envisagé au sein même de la direction de la SNCF. « Sachant que la loi d'août 2008 impose aussi aux signataires d'un texte de totaliser 30 % des voix, l'Unsa ne devrait pas pouvoir faire cavalier seul », note le DRH de la SNCF, François Nogué. La toute puissante CGT « devrait alors assumer sa très grande responsabilité dans la conduite des négociations, alors que la SNCF serait amenée elle aussi à faire des efforts », conclut-il. La responsabilisation des principaux acteurs ? C'était aussi cela, l'objectif de la loi sur la représentativité syndicale.Marine Relinge
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.