Le dollar,

Loin d'entamer la suprématie du dollar, la crise a renforcé le statut du billet vert comme ultime valeur refuge pour investisseurs en mal de repères. Au total, la devise américaine s'est appréciée de presque 25 % face à l'euro depuis juillet 2008, période à laquelle les investisseurs ont pleinement réalisé que la crise n'était pas uniquement américaine mais qu'elle concernait l'ensemble de l'économie mondiale. Le constat est le même lorsqu'on examine l'évolution du dollar contre les six principales devises mondiales, à savoir l'euro, le yen, la livre sterling, le dollar canadien, la couronne suédoise et le franc suisse. L'indice pondéré du dollar a progressé de plus de 20 % depuis juillet.Cette résistance est au moins le signe que tout n'est pas perdu ! Comme le rappelle Bill Gross, le gérant vedette du plus gros fonds obligataire au monde, la vitalité de la devise américaine est en effet un indicateur-clé. « Surveillez le dollar. S'il chute brutalement, cela pourrait être le signe que les gouvernements ne peuvent plus rien faire pour empêcher le système financier de tomber dans le chaos. » C'est loin d'être le cas actuellement. Le dollar conserve son aura de première monnaie de réserve et de transaction, et ceci en dépit de l'augmentation spectaculaire de la taille du bilan de la Réserve fédérale et de l'intensification des émissions de bons du Trésor.chiffres calamiteuxCes derniers jours, les incertitudes sur l'avenir du secteur financier et la qualité de la signature des États (voir encadré) ont même renforcé l'attrait des actifs américains. Il est vrai que les investisseurs ne savent plus à quelle monnaie se raccrocher. Plombé par les fragilités des pays d'Europe centrale et orientale et par les perspectives de baisses de taux, l'euro pique du nez. La dégradation de la solvabilité financière des pays membres inquiète également les marchés. Hier, Moody's a décidé de troquer la perspective positive associée à la note de la Grèce (A1) contre une perspective stable. La monnaie de l'Union européenne est tombée à 1,27 dollar à son plus bas niveau de séance.Quant au yen, il a perdu son statut de monnaie refuge depuis la publication des chiffres calamiteux sur les exportations de l'archipel. Les choses se sont encore aggravées le 16 février avec l'annonce du plus important recul du PIB japonais depuis 1974 (? 12,7 % au dernier trimestre). Depuis cette date, le yen a reculé de 5 % face au dollar.
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