La crise a porté un rude coup au premier producteur mondial. La demande a baissé pour un second mois consécutif de 13 %, la plus forte chute enregistrée depuis dix ans. Selon le quotidien « Kommersant », Gazprom envisage de diminuer de 22 % son programme d'investissement 2009. Soit 4,3 milliards d'euros à soustraire au total de 20 milliards d'euros entériné en décembre 2008. Alors que tous les pétroliers russes ont déjà sauté le pas, Gazprom maintenait jusqu'ici son programme en dépit de ventes en chute. Hier, l'ukrainien Naftogaz annonçait qu'il achèterait 20?% de gaz en moins cette année à Gazprom. Le géant russe a déjà calculé un manque à gagner compris entre 20 et 25 milliards de dollars pour 2009 en raison de la chute de 8 % (en volume) de la demande européenne. La décision de réduire les dépenses est accueillie avec soulagement par le marché. Hier, le titre était en forte hausse de 3,61 %, à 12,90 dollars, sur le LSE de Londres. « Le programme d'investissement de Gazprom suit traditionnellement le prix du pétrole, explique Irina Elinevskaïa, chez Renaissance Capital. Nous nous attendions donc à sa réduction, par le biais d'une optimisation des dépenses et du retardement de certains projets. » Du coup, la production gazière cette année devrait régresser à 510 milliards de mètres cubes contre 550 milliards en 2008. L'une des stratégies de Gazprom consiste à repousser le développement de tous les projets non rentables à l'aune d'un baril à 25 dollars. Le programme d'investissement 2009 avait été basé sur les prévisions d'un baril de pétrole à 50 dollars. Emmanuel Grynszpan, à Moscou

latribune.fr

10 Mars 2009, 1:35

Partager :