Société Générale reste confiante sur la Roumanie

« Nous sommes là pour longtemps. » De passage à Bucarest pour célébrer les 10 ans de la privatisation de la Banque Roumaine de Développement (BRD), dont la Société Généralecute; Générale a pris le contrôle fin 1998, le directeur général, Frédéric Oudéa, a martelé son credo. D'abord, « il ne faut pas mettre tous les pays de l'Est dans le même sac ». De fait, la Roumanie est moins exposée à la crise que beaucoup de ses voisins, avec des exportations modestes (30 % du PIB) et un endettement privé limité à 38 % du PIB. Ensuite, « nous restons persuadés que, à terme, les pays émergents seront un moteur de croissance essentiel. C'est pourquoi nous les avons placés au c?ur de notre stratégie de développement ». La filiale roumaine est « un des fers de lance des activités de détail à l'international, tant par son caractère pionnier que par sa capacité d'innovation », explique Jean-Didier Reigner, qui supervise les filiales européennes de banque de détail. deuxième banque du paysPassée de 212 agences fin 2004 à 930 agences fin 2008, BRD est devenue la deuxième banque du pays avec 16 % de l'encours de crédit. La banque sert même de base au développement d'une plate-forme régionale dédiée aux financements structurés. Cerise sur le gâteau, elle s'est forgé une excellente image en faisant appel aux héros du sport roumain, le tennisman Ilie Nastase, la gymnaste Nadia Comaneci et le footballeur Gheorghe Hagi. En 2005, les cartes bancaires à leur effigie se sont arrachées à 500.000 exemplaires, faisant gagner 200.000 clients actifs.BRD n'a certes pas été épargnée par la crise, qui a déstabilisé la Roumanie depuis octobre 2008 avec une dévaluation de 20 % de la devise locale (le leu). Supérieure à 3 milliards d'euros il y a peu, sa capitalisation s'est ainsi effondrée autour de 750 millions, alors même que ses capitaux propres dépassent 1,1 milliard d'euros. Elle semble toutefois à même de résister. Dans une étude publiée le mois dernier, ING prévoyait que malgré le doublement du coût du risque attendu en 2008, BRD devrait limiter cette année à 15 % le recul de son résultat net, qui a doublé depuis 2005 pour s'établir à 370 millions d'euros en 2008 (dont 61 millions non récurrents). Un pronostic renforcé par l'accord trouvé hier entre la Banque mondiale, l'Union européenne et le FMI, qui vont injecter 20 milliards d'euros pour aider l'économie roumaine à passer ce cap difficile. Benjamin Jullien, à Bucarest
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.