La Russie ferme son marché automobile

L'étau se resserre sur les constructeurs n'ayant pas eu l'audace de construire des usines d'assemblage sur le territoire russe, où ils sont exonérés de taxes sur l'importation des pièces détachées. Le gouvernement russe va porter de 25 % à 30 % la taxe d'importation sur les véhicules neufs et jusqu'à 35 % sur les voitures d'occasion, selon le quotidien « Vedomosti ». Cela augmentera le prix final des voitures d'au moins 10 %.Moscou craint que la crise mondiale ne pousse les groupes étrangers à proposer à prix cassés leurs véhicules invendus ailleurs. Ce qui mettrait immanquablement à genoux les constructeurs domestiques déjà bien mal en point. Les taxes d'importation vont toucher plus particulièrement les véhicules d'entrée de gamme et d'occasion, qui concurrencent les Lada d'Avtovaz, principal constructeur du pays. Renault, dont 70 % des ventes russes viennent de l'usine Avtoframos de Moscou, va également bénéficier de la mesure protectionniste. À l'inverse, les ventes de certains modèles de Volkswagen, de Peugeot (dont l'usine russe ne produira qu'à partir de 2011) et bien d'autres risquent d'être fortement pénalisées. baisse de la demandeLa vente de voitures étrangères neuves souffre déjà depuis plusieurs mois de la crise financière, alors que les Russes se voient brutalement privés de crédits automobiles par des banques en difficulté. Les ventes n'ont crû « que » de 9 % en octobre, le plus mauvais mois depuis plusieurs années de surchauffe du marché russe. Grâce à la baisse de la demande, pour la première fois de l'histoire russe de la Logan, les Russes n'ont plus à faire la queue pour mettre les mains sur son volant. Mauvaise nouvelle en revanche, Avtovaz, le constructeur dans lequel Renault détient 25 %, annonce le report d'un an de la fabrication de ses nouveaux modèles sur plate-forme Logan, désormais prévus pour 2011. La banque d'État Vnechekonombank (VEB), principal instrument du Kremlin pour octroyer l'aide aux entreprises russes empêtrées dans la crise, a annoncé hier un crédit « d'urgence » d'un milliard de dollars pour Avtovaz. Ce dernier a beau être en difficulté et souffrir d'une mauvaise image de marque, le voilà qui prépare une augmentation entre 2 % et 3 % du prix de ses véhicules, complètement à contre-courant du marché?Emmanuel Grynszpan, à MoscouLe Kremlin redoute que la crise ne pousse les groupes étrangers à proposer à prix cassés les véhicules invendus ailleurs.
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