Pour la City, le pire de la crise est désormais passé

conjonctureSans vraiment oser le dire, la City se met à espérer. Pour la première fois en presque deux ans, l'étude trimestrielle du CBI, le patronat britannique, sur les entreprises du secteur financier indique un léger vent d'optimisme. 22 % des entreprises financières interrogées indiquent que leur volume d'affaires a progressé lors du deuxième trimestre, tandis que 50 % estiment qu'il s'est détérioré : la différence, 28 points, est nettement meilleure qu'au premier trimestre, quand ce solde était de ? 47. Mieux : pour le troisième trimestre, 29 % des entreprises s'attendent à une progression de leur volume d'affaires, contre 18 % qui prédisent une baisse, ce qui est le meilleur résultat depuis mars 2007. « Les conditions restent difficiles, mais les signes d'une amélioration sont perceptibles », estime Ian McCafferty, le chef économiste du CBI.profitabilité faibleMais derrière cette amélioration se cachent de fortes différences entre les secteurs. Si l'assurance, la gestion d'actifs et le courtage progressent, les banques restent fragiles. Leur volume d'affaires a encore une fois chuté, à son plus bas niveau depuis 1991. De plus, leur profitabilité demeure très faible. « Les banques ont beaucoup de mal à maintenir leurs marges avec des taux d'intérêt aussi faibles », indique John Hitchens, de PricewaterhouseCoopers, l'un des auteurs de l'étude.L'une des principales inquiétudes pour les banques concerne désormais les prêts non performants. Alors que l'économie britannique se détériore, le nombre d'entreprises et de ménages qui ne peuvent plus rembourser leurs dettes augmente. Au total, 51 % des banques prévoient une progression de leurs mauvaises dettes au prochain trimestre, le plus fort niveau jamais enregistré depuis la création de l'étude du CBI, en 1989.Ces difficultés signifient que les licenciements devraient continuer. Environ 15.000 emplois sont actuellement perdus chaque trimestre dans le secteur financier, soit au total environ 66.000 personnes, soit 6 % des effectifs du secteur, depuis le début de la crise. Et l'étude du CBI indique que le rythme devrait se maintenir.Éric Albert, à Londre
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