Subprime version ibérique

chronique sur le vifLa Bourse de Madrid, comme d'autres marchés, brille. Mené par les valeurs financières, l'indice Ibex a bondi de 68 % depuis la mi-février. Il a même effacé toutes les pertes subies dans le sillage du naufrage de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Pourtant, une étude que vient de publier un cabinet d'analyses américain, Variant Perception, considère que le pire est à venir. Elle indique que le « subprime » ibérique, lié au boom immobilier, n'a pas explosé, car le défaut des emprunteurs n'a pas encore atteint de plein fouet les créditeurs. La poursuite de la hausse du chômage (déjà à 18,1 %) et de la chute des prix de l'immobilier (? 40 % à 50 % sur les résidences côtières) va accélérer les défauts de remboursements de prêts alors que l'Espagne compte autant de maisons à vendre que les États-Unis, dont le marché est pourtant six fois plus important. Les conséquences pourraient être lourdes pour l'Union européenne (UE), l'Espagne représentant 10 % environ de son PIB et 30 % de son immobilier neuf construit depuis 2000. Les encours de crédit de l'immobilier espagnol sont passés de 33,5 milliards d'euros en 2000 à 318 milliards en 2008 (+ 850 %). Si l'on y ajoute la dette du secteur immobilier et de la construction, le montant s'élève à 470 milliards d'euros, soit 50 % du PIB du pays. Variant Perception considérant comme douteuse une large part de ces créances, le secteur bancaire est très exposé : pas tant les grandes banques réputées solides, comme Santander ou BBVA, que les établissements régionaux. Selon Variant Perception, le « provisionnement dynamique », qui oblige les établissements de crédit à constituer des provisions dès l'octroi d'un crédit en fonction des pertes attendues à long terme sur les prêts, et non en fonction des pertes actuelles constatées, a permis de retarder l'explosion. En effet, dans les bilans, la provision augmente quand les pertes attendues dépassent les pertes réelles (dans les phases haussières), mais se réduit en cas inverse. Avec la récession, l'Espagne est donc plus que jamais le maillon faible de l'UE. nLes encours de crédit de l'immobilier espagnol sont passés de 33,5 milliards d'euros en 2000 à 318 milliards en 2008 (+ 850 %).Par Robert Jules, journaliste à «?La Tribune?».
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